Le sort de deux librairies marseillaises illustre la menace que fait peser l’inflation immobilière via la hausse des loyers lors du renouvellement des baux sur l’avenir de ces points de vente. Dans le premier cas, L’Odeur du temps, librairie littéraire, s’est vue menacée par un quadruplement de son loyer. Face à une telle réévaluation qu’il lui était impossible d’assumer et qui lui semblait totalement excessive, la librairie a lancé une procédure d’expertise, certes à ses frais, mais qui lui a permis de limiter la réévaluation à un doublement… soit 2 500 euros par mois quand même pour 80 m2. A l’inverse, dans l’autre cas, Brahic, la librairie généraliste à forts rayons droit et économie, ne survivra pas à l’inflation. Victime du triplement de son loyer, elle fermera ses portes fin avril. Sur un département éditorial rendu déjà difficile par la concurrence d’Internet, la librairie ne pouvait pas en plus faire face à une augmentation de ses charges. Son gérant, après 39 ans de carrière dans la profession, prendra, de façon plus anticipée que prévu, sa retraite… et Brahic cédera la place à un magasin de vêtements.