Le Prix de la littérature arabe a été décerné à l'Institut du monde arabe (Paris), mercredi 6 novembre, à l'écrivain égyptien
Mohammed Abdelnabi pour
La chambre de l’araignée, traduit de l'arabe par Gilles Gauthier et publié chez Sindbad, maison du groupe Actes Sud. Le prix est doté de 10000 euros.
La chambre de l'araignée traite de l'homosexualité sous l'angle de la persécution en s'inspirant du procès, en 2011, de 52 hommes raflés par la police dans une boîte de nuit et condamnés à de lourdes peines de prison pour perversion sexuelle.
"Tout cela est raconté par Hani, et de son point de vue, non de façon linéaire, mais en mêlant l'avant, le pendant et l'après de sa détention, de façon très personnelle. Les amateurs de porno en seront pour leurs frais. En revanche, derrière l'histoire, c'est tout un aspect de la société égyptienne qui se dévoile, où les Chéris ne sont pas tous les jours à la fête" estime Jean-Claude Perrier dans son
avant-critique du livre, publié dans le numéro du 5 avril.
Présidé par Pierre Leroy, cogérant de Lagardère SCA, le jury a élu à l’unanimité le texte de Mohammed Abdelnabi, saluant
"un écrivain audacieux au style affirmé et percutant qui fait plonger le lecteur au cœur des tabous de la société égyptienne et arabe". Il s’agit d’un roman qui se veut une "
ode à la tolérance et à l’humanisme".
Le jury était composé de
Nada Al Hassan (spécialiste du patrimoine culturel)
Mahi Binebine, peintre et écrivain, lauréat du prix du Roman arabe en 2010,
Mustapha Bouhayati (directeur de la Fondation Luma à Arles),
Marie-Laure Delorme( chef de la rubrique littéraire du Journal du Dimanche)
Gilles Gauthier( ancien ambassadeur de France au Yémen, traducteur des livres d’Alaa El Aswany)
Kaoutar Harchi, écrivain ;
Houda Ibrahim, auteur et journaliste à Radio France Internationale (RFI) et
Alexandre Najjar, écrivain et responsable de L’Orient littéraire. Gilles Gauthier n'a pas pris part au vote dans un souci d'impartialité.