Interview

Moira Buffini : « Songlight est un livre pour tout le monde »

Moira Buffini pour Songlight (La Martinière) - Photo Olivia Godat/La Martinière

Moira Buffini : « Songlight est un livre pour tout le monde »

La scénariste et dramaturge anglaise Moira Buffini a signé fin septembre chez La Martinière son premier roman Songlight, premier tome de La Trilogie des Torches, destinée à un lectorat young adult. Alors que La Trilogie des Torches est en cours d'adaptation en série télévisée, l'autrice est revenue pour Livres Hebdo sur la genèse de son roman.

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Par Antoine Masset
Créé le 15.11.2024 à 14h24

Les éditions La Martinière organisaient ce mercredi 13 novembre un échange depuis Londres avec leur nouvelle autrice Moira Buffini, dans les locaux de sa maison d’édition britannique Faber and Faber. Scénariste et dramaturge anglaise de renom, Moira Buffini est connue pour avoir notamment scénarisé Tamara Drew, réalisé par Stephen Frears (2010), Jane Eyre, réalisé par Cary Joji Fukunaga (2011) et The Dig, réalisé par Simon Stone (2021), ce qui lui a déjà valu d'être nommée à deux reprises aux Bafta (British Academy of Film and Television Arts).

Mais c'est bien avec son premier roman Songlight, premier tome de La Trilogie des Torches, destinée à un lectorat young adult, que l'autrice crée cette fois l'événement. Grand succès de la dernière foire de Bologne, l'ouvrage sera prochainement adapté en série télévisée : les droits d’exploitation ont déjà été acquis et l'adaptation est en cours de production avec Binocular, la société de production fondée par Matt Charman, scénariste nommé aux Oscars et aux Bafta, dont la série Treason a récemment été diffusée sur Netflix.

Alors que le deuxième tome est attendu pour l'automne 2025, les éditions La Martinière ont réalisé un premier tirage de 30 000 exemplaires et font part de leur objectif « de faire découvrir cette nouvelle autrice en France, amenée à devenir incontournable et une référence », affirme Olivia Godat, responsable marketing et promotion chez La Martinière. Moira Buffini, quant à elle, s'est confiée sur les raisons qui l'ont poussée à s'engager sur la voie de la littérature. Entretien.

 

Livres Hebdo : Pourquoi êtes-vous passée à la littérature ?

Moira Buffini : J’essayais d’écrire un scénario car c’est mon métier, et à la fin de la première page, il est devenu évident que je ne pourrais pas construire ce monde en tant que scénariste. Alors j’ai seulement, à titre d’expérience, commencé à écrire à partir de mon personnage, ce qu’elle pensait, ce qu’elle ressentait, ce qu’elle disait. Et soudainement, il est devenu flagrant que cela allait devenir un livre. J’ai trouvé cela terriblement excitant. J’ai pu construire le monde avec un certain niveau de détails, j’en avais besoin pour que cette histoire ne cesse de grandir.

Et pourquoi avoir choisi la littérature young adult ?

J’ai déjà réalisé plusieurs pièces de théâtre pour les jeunes. D'abord, c’est un livre pour tout le monde. En fait, je pense qu'il parle à l’adolescent qui sommeille en chacun de nous, moi la première ! Ce sont des histoires qu'on aime tous se raconter, sur le passage à l’âge adulte. L’écriture à destination des jeunes est l’occasion d’explorer cet âge : quand on tombe amoureux pour la première fois, quand on commence à interroger le monde des adultes sur le métier d’acteur... On nous explique alors la réalité, comment naviguer parmi nos relations et comment les forger. J'avais envie de traverser cette époque de la vie que j'ai toujours trouvée inspirante car marquée par une grande liberté.

« Mon inspiration est le monde réel, même si c’est un univers complètement fictif »

Comment ressentez-vous l’attente de la sortie de votre premier roman ?

J'ai été ravie, terriblement ravie par rapport à la réception du livre. Quand vous commencez un livre par vous-même, vous ne savez pas si quelqu’un va s’identifier à l’histoire. On est seul dans le noir pendant très longtemps, alors c’est incroyable de trouver un public. Je suis enchantée.

Avez-vous eu des inspirations ?

À l’exception de la télépathie, il n’y a rien dans le livre qui ne se passe quelque part dans le monde. C’est une société répressive, mais pas une société reconnaissable. Oui, mon inspiration est le monde réel, même si c’est un univers complètement fictif.

Lisez-vous beaucoup au quotidien ?

Oui, je lis plus de non-fictions que de fictions, je recherche toujours quelque chose, beaucoup d’histoire et de biologie par exemple. J’essaye de me cultiver, c’est pour ça que je lis beaucoup. Et je viens justement de découvrir cette nouvelle et charmante communauté dans laquelle je me trouve. Je l’aime vraiment, et je suis probablement assez âgée pour être leur mère, c’est très amusant.

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