Livres Hebdo : Le Paris Book Market a été lancé l’année dernière, en marge du Festival du livre de Paris. Cette année, l’événement aura lieu du 1er au 2 juin. Pourquoi avoir modifié le calendrier ?
Nicolas Roche : La proximité temporelle du Festival du livre et de la Foire de Londres aurait rendu, pour les professionnels étrangers, injouable leur venue au Paris Book Market. Il a donc fallu prendre en compte ces modifications. Le décalage de l’événement, reporté au début du mois de juin, permet aux éditeurs de littérature de présenter à leurs partenaires internationaux le programme de la rentrée littéraire, puisqu’ils disposent, à cette période, de tous les éléments.
Claire Mauguière : D’ailleurs, le Paris Book Market n’est pas une alternative au Festival du livre. Les deux projets sont très différents. L’un est grand public, l’autre, professionnel. Historiquement, quand le Salon du livre avait lieu porte de Versailles, le Bief avait un stand « international », dont l’espace n’était pas complètement satisfaisant mais au sein duquel nous pouvions accueillir les professionnels étrangers. Depuis que le festival a investi le Grand Palais éphémère, il nous est impossible d’y avoir une place. C’est pourquoi nous avons mis en place, dès 2022, le Paris Book Market, pour offrir aux professionnels de l’édition française et étrangère un espace dédié à leurs rencontres.
Le Bief a-t-il pour ambition d’annualiser le Paris Book Market ?
Nicolas Roche : Oui, c’est clairement notre volonté. Mais comme pour cette année, il nous faut être attentifs au calendrier international. La Foire de Londres, par exemple, a changé ses dates pour l’année 2024. On ne sait pas ce qu’il se passera en 2025, date à laquelle le Festival du livre de Paris devrait investir un autre lieu, mais nous souhaitons privilégier un même lieu pour le Festival du livre et notre événement.
Comment sont choisis et répartis les éditeurs présents ?
Claire Mauguière : Nous avons demandé à nos éditeurs adhérents, au nombre de 300, de nous communiquer les contacts de leurs partenaires internationaux mais aussi de ceux qu’ils ont du mal à atteindre. À partir de ces propositions, nous avons dressé une liste d’une centaine d’invités. Ensuite, nous avons fait des rééquilibrages en fonction des secteurs éditoriaux et des zones géographiques. Nous avons également pioché dans notre réseau pour convier les 150 autres éditeurs étrangers restants. Au total, il y aura environ 60 % de grandes maisons d’édition et 40 % de petites réparties sur deux niveaux, plus ou moins organisés par thématiques : littérature, sciences humaines et sociales, essais au rez-de-chaussée et bande dessinée, jeunesse, pratique et beaux livres à l’étage.
Quels sont les objectifs de cette seconde édition ?
Nicolas Roche : Pour nous, les objectifs sont déjà atteints. La première édition a suffisamment marqué les esprits pour que nous ayons davantage d’éditeurs français et étrangers cette année. Et ceux qui étaient là l’année dernière se sont réinscrits. Je crois que c’est un projet qui tient ses promesses dans la mesure où les éditeurs français peuvent à la fois redynamiser les rapports avec les éditeurs étrangers qu’ils connaissent déjà, et en rencontrer de nouveaux, comme ces petites maisons d’édition qui n’ont pas accès aux marchés des grandes foires internationales. Tout cela à moindre coût, puisque nous proposons des frais d’inscription moindres et qu’une partie des éditeurs étrangers sont hébergés gratuitement. J’ai l’impression que nous avons trouvé une formule qui répond aux préoccupations actuelles des éditeurs, tout en proposant un rapport qualité/prix assez exceptionnel.
Claire Mauguière : L’objectif principal du Paris Book Market, c’est d’avoir un événement professionnel international à Paris, pour mettre en avant le but du Bief, à savoir la promotion de la production éditoriale française à l’étranger. La première édition a tellement bien fonctionné qu’aujourd’hui, nous attendons 250 éditeurs étrangers, venus de 51 pays. Cette année, il s’agit donc de consolider ce qui a déjà été fait, toujours en réponse à des besoins particuliers en matière de cession de droits.
