27 MARS - PREMIER ROMAN Grande-Bretagne

Jon Bauer- Photo NATASHA BLANKFIELD/STOCK

"Où qu'on aille, quoi qu'on fasse de ses sentiments, notre vérité nous guette", affirme en prologue le narrateur des Cailloux dans le ventre. Petit, il disait qu'il avait été adopté. Alors qu'il était le seul enfant naturel de ses parents, le seul à n'avoir pas été placé en famille d'accueil. L'un de ceux que ses géniteurs ont reçus chez eux, Robert, est aujourd'hui mort et enterré. Il était arrivé un beau jour, caché derrière l'assistante sociale.

Le narrateur à aujourd'hui 28 ans. Il revient de l'étranger, où il s'est enfui pendant sept ans et débarque dans sa ville natale, celle où il a grandi, et le graffiti qu'il avait dessiné derrière l'abribus est toujours là. Voici la côte de Hawke Street Hill, le portail, la maison de son enfance et sa maman avec ses yeux bleus, son visage bouffi et incertain, son cancer qui la ronge.

Tout remonte à la surface. Lorsque Robert, qui se tenait toujours bien tranquille, avait 12 ans et lui 5 de moins. Que Maman était un "vrai tyran des bonnes manières" et que Papa ramenait du poulet à la Kiev, son plat préféré. Que le petit garçon qu'il était alors avait du mal à exprimer ce qu'il ressentait face à la présence de Robert. Qu'il se brûlait la main et se déchaînait dans le bureau du psychologue qu'on l'emmenait consulter...

Né en Angleterre, installé depuis dix ans en Australie, Jon Bauer a reçu le prix du premier roman décerné par les libraires et a bénéficié du soutien de J. M. Coetzee. Impressionnée par "la subtilité avec laquelle il dépeint les malentendus", Marie-Pierre Gracedieu, son éditrice dans la "Cosmopolite" de Stock, trouve à raison que Des cailloux dans le ventre possède des "vertus cathartiques" et un "pouvoir de consolation".

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