18 août > Jeunesse France

Tout en haut, tout en haut d’un immense hêtre millénaire vit un ours solitaire. La fourrure de sa toque est si douce et porte tant de grelots et de rubans qu’elle devient terrain de jeu pour tous les animaux de la création : oiseaux, lapins, poissons, mais aussi éléphant, gibbon, girafe… On se bouscule au portillon pour entendre tintinnabuler les grelots de l’ours. "Y a plus de place, poussez-vous", grommelle le cochon. La joyeuse bande vit en harmonie au sommet de l’arbre à l’ours à la toque, jusqu’au jour où une goutte d’eau apparaît dans le ciel assombri. Une pluie diluvienne s’abat sur la terre pendant des mois. Seul le hêtre est épargné. Débute alors une grande chaîne de solidarité. Le grand cygne blanc prend sous son aile le renard, l’oiseau et le chat qui promet de ne plus jamais manger d’oiseaux… Un beau jour, le son du grelot retentit à nouveau. Cette histoire douce, imaginée et illustrée par Etienne Delessert, grand nom de l’illustration mondiale, a la grâce des joies simples. On peut la lire comme une allégorie de la vie avec ses hauts et ses bas, son soleil après la pluie. On aime tout particulièrement la bonne bouille de sa faune, ours en tête.

L’illustrateur sait comme personne faire briller tout au fond de chaque paire d’yeux animale une petite lueur mi-amusée, mi-ironique. Face au déluge, la petite troupe reste stoïque et solidaire. Ainsi le canard déclare-t-il sans broncher : "On s’en fiche, l’eau glisse sous mes plumes." Irrésistible ! Fabienne Jacob

24.06 2016

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