La mer n'a ni frontières ni limites, si ce n'est celles qu'elle impose à tous ceux qui se frottent à elle. Car « elle se fait et se défait, dans un réflexe immémorial dépourvu d'origine ». Tantôt douce, tantôt cruelle, elle possède d'innombrables visages. Bolivar connaît ses humeurs par cœur, alors elle ne lui fait pas peur. Cet homme expérimenté a « passé toute sa vie à ne rien savoir du tout. Je ne suis qu'un pêcheur ». Malgré une météo menaçante, il embarque Hector - un jeune novice qui sourit à la vie - dans une énième expédition. Leur bateau est pris d'assaut par les vagues. « Il se fraye un chemin à travers les plissures de l'océan », avant de se transformer en prison flottante dans un univers aquatique infini. Désormais coupés du monde, les deux Mexicains se voient mourir. À eux de trouver « la force vitale essayant d'échapper au destin ». Débute alors un terrible face-à-face avec eux-mêmes. La folie les guette, sans parler de la faim, la soif et la terreur. Leur part sombre s'oppose à une infime part d'espoir. Qui va l'emporter ? « Une tempête trouve son véritable sens dans ce qu'elle dévoile. » Si Hector se noie dans son corps, Bolivar comprend qu'il « s'est dérobé à la signification de lui-même. » Paul Lynch essaye de dompter ses propres démons. Fabuleusement talentueux, il renoue avec la communauté de pêcheurs de son enfance irlandaise. « La mer, se dit-il. Il n'y a rien d'autre que la mer... » Son écriture, limpide et magnifique, jongle avec les éléments naturels ou les questionnements existentiels.
Au-delà de la mer Traduit de l'anglais (Irlande) par Marina Boraso
Albin Michel
Tirage: 16 000 ex.
Prix: 19,90 € ; 240 p.
ISBN: 9782226443144