7 juin > Roman Inde > Anita Nair

A l’image du panthéon hindou, la cuisine indienne est fondamentale, surtout dans le sud (Karnataka, Kerala et Tamil Nadu, où se situe le roman d’Anita Nair, près de Madurai). Et ses recettes nourrissent largement la littérature.

La cuisinière, c’est la vieille Komathi, une Tamoule, qui veille sur sa chère Lena Abraham, qu’elle appelle Leema, une Malayali chrétienne, aujourd’hui mariée à K. K., un avocat de droit civil facile à vivre, taiseux et un peu trop absent du foyer conjugal, pour ses affaires. Lena, qui ne pourra avoir d’enfant, s’occupe d’une plantation de thé, et de la crèche du village voisin. Et elle apprend à Komathi, illettrée, à lire et à écrire grâce aux ingrédients qu’elle utilise dans ses préparations, de arisi, le riz, à zigarthanda, ou jigarthanda, une boisson de lait et de résine de badam, une sorte d’amande. En vingt-cinq leçons, racontées par la servante à la première personne et glissées entre les chapitres narratifs, à la troisième.

Quant à l’histoire, elle est toute simple: un jour, un acteur de Bollywood au bord du burn-out, Shoola Pani Dev, loue le Mimosa Cottage, ancienne maison du contremaître de la plantation, pour se reposer quelque temps. Il tombe follement amoureux de Lena. Elle aussi. S’ensuit une passion torride et clandestine. Il l’appelle Lee, elle le nomme Ship. Ils échappent durant trois semaines à leurs vies, à leurs conjoints respectifs. Mais l’acteur doit retourner à son art. Lee le suivra-t-elle, au risque de faire exploser son petit monde, ou la peur de l’inconnu la retiendra-t-elle?

On laisse à Komathi le soin de raconter la fin de cette belle comédie romantique à l’atmosphère un peu forsterienne. J.-C. P.

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