Alors que les échanges de droits s’annoncent une nouvelle fois mouvementés à la Foire du livre de Londres, qui s’ouvre mardi 18 avril à l’Olympia Hall de Kensington, de nombreuses conférences se tiendront sur le développement durable et la situation en Ukraine, pays invité d’honneur de cette édition.
Ces conférences se pencheront sur le sujet des écrivains ukrainiens en temps de guerre, le rôle que jouent les livres dans la lutte contre la désinformation et la défense de la démocratie. Il y aura également un stand présentant la variété de l'édition ukrainienne contemporaine.
Un nouveau directeur pour la Foire du livre de Londres
Après une seule édition physique dirigée par Andy Ventris, un nouveau directeur s’est installé aux commandes de ce rendez-vous réunissant 20 000 professionnels du livre en deux jours. Gareth Rapley, spécialiste de l’évènement chez Reed Exhibitions, numéro un mondial de l’organisation évènementielle, a mis en place un nouveau « centre de développement durable ». L’objectif est de créer des rencontres avec l’ensemble des acteurs de la chaine du livre pour échanger les bonnes pratiques durables. « Comme l'indique notre slogan, « définir l'avenir du contenu créatif », nous promouvons une plate-forme où le livre est central et qui reliera la discussion dans tous les domaines du contenu créatif », a-t-il justifié lors d’une interview au média ABP en février.
« Notre objectif pour cette année est d'offrir une valeur réelle à nos clients, exposants et visiteurs », a conclu Gareth Raplay. En fer de lance de cette thématique environnementale, le maire de Londres, Sadiq Khan, présentera son essai à paraitre chez Hutchinson Heinemann fin mai, Breathe: Tackling the Climate Emergency (Respirer : faire face à l’urgence climatique). L’auteure française Leïla Slimani, présidente du jury du Booker Prize 2023, présentera également à la Foire de Londres les finalistes du prestigieux prix, dont la première liste a sélectionné les auteurs français Laurent Mauvignier et Maryse Condé.
Le plein d’éditeurs français au Bief
Côté éditeurs français, le Bief (Bureau international des éditeurs français) fait le plein d’éditeurs sur son stand de 386m2. Plus de 70 exposants et 200 badges à fournir devraient garantir à l’organisme une recette prévisionnelle en hausse par rapport à l’an dernier, où quelques maisons manquaient à l’appel en raison notamment des derniers soubresauts de la crise sanitaire.
Si le Bief ne note pas de baisse de fréquentation côté français, plusieurs éditeurs ont décidé pour la première fois de ne pas traverser la Manche. C'est le cas de Dana Burlac, directrice littéraire fiction aux éditions de l'Observatoire; « notre ligne éditoriale se concentre désormais sur les auteurs français, on a réduit le nombre d'acquisitions ». En non fiction, Sophie Rouanet, directrice littéraire chez Robert Laffont, mise sur une réduction de la production, déjà entamée il y a trois ans, et favorise aussi l'arrivée d'auteurs français. « Notre scout nous prévient des coups à ne pas rater et comme souvent, les acquisitions se font juste avant la foire, indique-t-elle. Toutefois, je me rends encore à Francfort pour flairer l'air du temps ». Cette dernière manifestation est prévue en Allemagne du 18 au 22 octobre prochain.