Parution

On l'a aimé dès ses tout débuts, en 1998, lorsqu'il était encore Abdoulaye Diarra, ce grand gaillard qui entamait sa carrière avec un premier album, Opéra Puccino, brillant, divers, prometteur, et qui détonnait dans le rap français d'alors. Ne serait-ce que parce qu'il était dédié « À mes cigares » (notre ami, sybarite, est toujours un amateur de havanes), et signé d'un pseudonyme qui allait devenir célèbre : « Oxmo, comme un graphe que j'avais dessiné moi-même, explique-t-il, et Puccino parce que je voulais quelque chose d'un peu ridicule, qui ne se prenne pas au sérieux. À l'époque, je ne connaissais pas Puccini ! »

Depuis, le p'tit Malien du 19e arrondissement, devenu un vrai Parigot dont il a la gouaille et l'humour, a fait un sacré bout de chemin, touchant à tous les genres musicaux, travaillant avec les plus grands, d'Ibrahim Maalouf à Orelsan ou M, véritable crossover vivant : « C'est la seule clef pour ne pas s'ennuyer. » Sans rien perdre de sa modestie, de son âme ni de son mode de vie : « Ce qu'on recherche tous maladroitement, explique-t-il, c'est la sérénité. La colère, c'est une maladie, due à l'ignorance, à la méconnaissance, au manque de temps. C'est encore plus urgent de nos jours, sinon, à cause de la cancel culture, des réseaux sociaux qui s'érigent en tribunaux populaires, on va tous finir dans la violence. »

La sérénité, il la puise dans la lecture de ses écrivains favoris, qu'il appelle par leur prénom : Victor (Hugo), Boris (Vian), Paul (Éluard), S

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