Réunis de 14h30 à 16h30 autour de la thématique "Le prêt numérique du livre en bibliothèque, quelles solutions européennes ?", Anne Bergman-Tahon, directrice de la Fédération des éditeurs européens (FEE), Alain Absire, président de la Société française des intérêts des auteurs de l'écrit (Sofia), Vincent Bonnet, directeur du Bureau européen des associations de bibliothèques (Eblida), Geoffroy Pelletier de la SGDL et Séverine Dussolier, professeure à Sciences-Po Paris, se sont penchés sur les différents systèmes actuellement testés en Europe, ainsi que sur le controversé programme PNB, mis en œuvre dans une vingtaine de réseaux de bibliothèques publiques en France.
Après avoir évoqué la variété des usages possibles du prêt numérique en bibliothèque, depuis la forme "un achat = un prêt", juqu'à l'autre extrême, "un achat = une utilisation sans limitation des contenus", la plupart des intervenants se sont accordés sur l'obligation de réfléchir à d'autres systèmes que ceux testés actuellement. Mais les discussions se sont rapidement focalisées sur la nécessité d'intégrer de façon efficace les auteurs au débat.
"Quand le livre physique est prêté, l'auteur touche un droit compensatoire, versé par la Sofia. Or pour l'instant, quand un livre numérique est emprunté, l'auteur ne touche rien ! Si ces usages s'inscrivent dans la durée, c'est toute la chaîne du livre qui est en danger", a expliqué Geoffroy Pelletier devant un auditoire conquis, avant de résumer d'une formule lapidaire : "Ce n'est pas parce que le numérique permet beaucoup de choses, que cela nous autorise à faire tout et n'importe quoi." "C'est la survie de l'écosystème du livre dont il s'agit, et il faut que nous trouvions des solutions ensemble", a abondé Alain Absire, après avoir rappelé que la règlementation du prêt de livre physique en bibliothèque était née "dans cette maison", soit les locaux de la SGDL.
Alors qu'une intervention de la ministre de la Culture, était programmée, c'est finalement Martin Ajdari, directeur général des médias et des industries culturelles au ministère de la Culture, qui l'a finalement représentée, Fleur Pellerin ayant été appelée en Grèce par le président de la République, François Hollande. Sans faire d'annonce, Martin Ajdari a rappelé que la mission du ministère était de "faire que la création reste la plus vivace possible, mais aussi de mettre en œuvre des politiques publiques qui permettent l'accès à cette création au plus grand nombre." "Ces deux objectifs ne sont pas inconciliables", a-t-il affirmé.