Pari politique considérable pour le gouvernement, la réforme du baccalauréat général et technologique présente un enjeu économique non moins important pour les éditeurs scolaires : en raison de l’évolution des programmes qu’elle implique, c’est l’assurance de la relance des ventes de manuels pour les lycéens, un marché atone depuis la réforme de 2010-2012.
Pour le moment, le calendrier annoncé est respecté : la mission de réflexion a rendu son rapport comme prévu le 24 janvier, et le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, présentera le projet de loi afférent en Conseil des ministres le 14 février, pour une mise en œuvre en juin 2021.
Cela suppose une adaptation du contenu des disciplines enseignées dès la rentrée 2019-2020 pour les classes de seconde et de première, et 2020-2021 pour les terminales. Les éditeurs vont donc attendre impatiemment les propositions du Conseil supérieur des programmes, qui tracera le cadre de la réalisation des nouveaux manuels. Comme à chaque réforme, le rythme promet d’être serré : les manuels devraient être terminés au printemps 2019, pour être envoyés sous forme de spécimens aux enseignants, afin qu’ils les sélectionnent pour la rentrée en septembre.
Bienvenue après le repli inévitable de 2018, cette relance sera moins massive que celle du collège, qui a généré près de 300 millions d’euros de recettes en 2016 et 2017 : les lycéens sont moitié moins nombreux (1,2 million) que les collégiens et se répartissent entre de multiples filières, ce qui réduit les tirages des manuels mais lisse également les risques.
Hervé Hugueny