20 avril > BD France > Vincent Vanoli

Bijoux ciselés sur une ou quelques pages, les Objets trouvés de Vincent Vanoli livrent un bel aperçu de son univers : large palette de textures jouant sur toutes les teintes du noir au blanc, influences du romantisme et de l’expressionnisme, mélancolie tempérée par des traits d’humour bien sentis. Mais le recueil de l’auteur, depuis 1989, de quelque 35 livres dont la majorité à L’Association (Le contrôleur de vérité, 1999 ; Contes de la désolation, 2002 et 2004 ; La clinique, 2009 ; L’œil de la nuit, 2012…), est aussi une merveille de poésie graphique.

La première "nouvelle" donne le ton, qui concentre en rimes, sur trois pages, l’essentiel d’une action de contrebande. Contemplatif pour observer "le disque solaire, assiette de feu orgiaque et désespéré" et la chorégraphie des pattes d’un insecte figé dans son vol, espiègle lorsqu’il évoque la traque d’un lion qui se révèle être celui de saint Jérôme, échappé d’un tableau de Joachim Patinir, Vincent Vanoli navigue entre rêves, fantasmes et réalité. Il raconte l’histoire d’un homme qui, habitant à Saint-Jacques, au 15, rue de Monfort, et réalisant qu’il existe un 51, rue Saint-Jacques à Monfort, crée une association d’habitants d’adresses inversées. Il montre comment la nuit s’empare du jour à la manière d’une tache d’encre. Il retrace une expédition à la recherche d’une météorite qui ressemble à… une tête géante de Mickey. Il rêvasse sur les falaises d’Etretat. Parfois, il tire vers le haïku : "Je suis une ville/Tranquille/Silencieuse/Sans histoires." Fabrice Piault

31.03 2017

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