Robert Laffont condamné à verser 10 000 euros au fils de Lionel Duroy

Lionel Duroy © Olivier Dion

Robert Laffont condamné à verser 10 000 euros au fils de Lionel Duroy

Dans Colères, l'écrivain et journaliste évoquait ses relations tumultueuses avec son fils Raphaël.

Par Anne-Laure Walter
avec alw, avec afp Créé le 15.04.2015 à 19h12

La maison d'édition Robert Laffont a été condamnée mercredi 22 mai à verser à Raphaël Duroy, fils de l'écrivain Lionel Duroy, 10 000 euros de dommages et intérêts pour atteinte à sa vie privée dans Colères, l'ouvrage de son père.

Raphaël Duroy avait attaqué l'éditeur en justice suite à la publication en 2011 chez Julliard de ce roman dans lequel l'auteur évoque ses relations tumultueuses avec son fils (voir notre actualité du 15 mars 2013).

La 17e chambre civile du tribunal de grande instance de Paris a estimé que, dans le cas présent, eu égard à des circonstances «incontestablement douloureuses et préjudiciables» à Raphaël Duroy, le droit au respect de la vie privée prévaut sur le principe de la liberté de création.

Bien que, comme le souligne l'éditeur, «le changement des prénoms des personnages n'a pas pour objet de masquer le fait qu'il s'adresse à son fils, mais simplement de protéger son anonymat», le tribunal souligne que Raphaël Duroy est identifiable non seulement par le cercle de ses proches, mais aussi par les personnes qui y sont extérieures.

«Ce dévoilement public de sa vie privée, dans ses éléments les plus intimes [...] affecte sans conteste la vision que les tiers peuvent avoir de lui», insiste le tribunal, qui relève que Lionel Duroy, dont le livre s'est vendu à 10 000 exemplaires, «s'adresse à un large public».

L'avocate de Raphaël Duroy, Me Isabelle Wekstein, s'est réjouie que les juges aient apprécié «à sa juste portée» la «gravité de l'atteinte et la souffrance» ressentie par son client.

«C'est une affaire douloureuse, ce jugement devrait y mettre un terme», a quant à lui déclaré Me William Bourdon, avocat de Robert Laffont, qui ne fera pas appel.

L'avocat a exprimé sa satisfaction que le tribunal ait refusé la mesure d'interdiction de toute nouvelle exploitation du livre demandée par Raphaël Duroy. Les juges ont estimé qu'une telle mesure n'assurerait «pas la réparation du préjudice qui est déjà réalisé, plus de deux ans s'étant écoulés depuis la publication du livre».

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