Les "vingt années glorieuses de l'?dition"
Resituant les "vingt années glorieuses de l’édition", François Dosse, auteur de Les hommes de l’ombre. Portraits d’éditeurs, paru chez Perrin en 2004, a présenté "une période d’effervescence autour de l’édition et du livre. Le nombre de nouveautés a doublé en vingt ans, le public s’est élargi car on est passé de 100 000 étudiants après-guerre à 800 000 en 1975. C’est aussi l’époque de la grande révolution du poche, de la naissance d’une nouvelle génération d’éditeurs, marquée par la seconde guerre mondiale et soucieuse de penser autrement, et de l’âge d’or des sciences humaines, qui sort le savoir du monde universitaire". Evoquant les grandes figures de l’édition que furent Christian Bourgois, François Maspero, Paul Flamand, il a aussi insisté sur la relation éditeur-auteur, racontant José Corti et Julien Gracq, Jérôme Lindon et Samuel Beckett, Robert Laffont et Dominique Lapierre.
"Qu’est-ce qui fait qu’un éditeur choisisse un auteur ou qu’un auteur décide d’envoyer son texte à un éditeur en particulier ?", s'interrogeait Gilbert Saouma, informaticien, venu à l’aventure au salon et attiré par le stand, ayant décidé de participer spontanément à la visite. Particulièrement motivé, Yves Livigni, enseignant venu de Nice, avait repéré les "flâneries" sur le programme en ligne du salon et a suivi les trois rendez-vous du samedi avec passion.
Des "flâneries" très suivies
Malgré des allées un peu encombrées et des éditeurs parfois débordés, ils ont été entre 25 et 50 personnes à suivre chacune des "Flâneries intérieures de l’édition". Celle de l’éditeur Aurélien Masson (qui est reparti avec trois manuscrits) sur la "Série noire » et celle de l’éditeur Thierry Magnier sur l’édition pour la jeunesse ont fait le plein. "La flânerie de l’historien Jean-Yves Mollier sur les éditeurs contestataires a été exceptionnelle et a enthousiasmé les participants. Celle de la journaliste Louise de Crisnay sur la photographie, qui a évoqué Denis Roche, Hervé Guibert, Roland Barthes, était particulièrement sensible et émouvante" souligne Marie-Rose Guarniéri.
"Nous avons répondu au souhait du SNE de proposer une approche culturelle de Livre Paris mais nous voulions que les visiteurs s’arrêtent et décident de suivre spontanément la visite" commente Philippe-Louis Coudray, directeur du MOTif, qui se félicite que "des organisateurs de manifestations en province [soient] venus nous voir pour nous dire qu’ils voulaient organiser des flâneries dans leurs salons".