Alors que la manifestation célèbre cette année son dixième anniversaire autour du thème de la Turquie, les signataires interpellent les institutions et les partenaires de l’événement" afin que le Marathon des mots ne se comporte plus avec les acteurs culturels d’ici comme Dom Juan avec les paysannes qu’il rencontre sur sa route." A l’origine de ce "coup de gueule", Pascal Dessaint, auteur de polars qui a participé aux neuf premières éditions du Marathon des mots, et Didier Goupil, auteur de fiction qui travaille aussi pour le théâtre (Marylin, intime est actuellement au théâtre du Rond-Point, à Paris).
L’organisation du festival n’a pas tardé à répondre. Dans un communiqué publié le 22 juin, Serge Roué et Dalia Hassan, qui assurent ensemble la direction de la manifestation, se défendent d’avoir exclu les artistes locaux, citant une trentaine d’auteurs et compagnies invités lors d'événements organisés tout au long de l’année comme le Marathon d’automne et les cafés littéraires.
Dans la foulée, ils ont par ailleurs proposé un rendez-vous début juillet avec des représentants de Toulouse métropole, du Centre régional des lettres (Région Midi-Pyrénées) et de la Drac pour évoquer la présence des écrivains et artistes toulousains au cœur de la programmation. "C’est positif, mais d’un point de vue politique nous souhaitons que cette rencontre soit placée sous l’autorité de Toulouse métropole qui est le financeur principal et qui doit donc fixer le cap", a réagi Didier Goupil.
En filigrane émerge la question de la difficulté à exister sur la scène publique pour un écrivain vivant en région : «Finalement, nous sommes doublement desservis. A Paris, nous ne disposons pas des réseaux et de la puissance éditoriale qui font aussi un auteur, et en région, des événements organisés grâce à de l’argent public ne font participer que des acteurs extérieurs au territoire. Comme si les régions n’étaient que le réceptacle des puissances parisiennes.»