En Languedoc-Roussillon, 70,89 % des librairies réalisent moins de 300 000 euros de CA, assurant une "diversité impressionnante du réseau des librairies indépendantes et un maillage fin du territoire". Par ailleurs, certaines d'entre elles parviennent souvent "à dépasser les ratios économiques couramment admis dans la profession et montre une vitalité de bon aloi". Inattendu, ce constat est tiré d'une étude commandée par la région, mise en oeuvre par Languedoc-Roussillon livre et lecture (LR2L) et réalisée cet été par Michel Ollendorff auprès de 79 librairies indépendantes locales sur un corpus total de 99 entreprises.

Chargée de dresser une carte d'identité des librairies en Languedoc-Roussillon, l'étude dégage également neuf préconisations afin d'améliorer la qualité du réseau. Parmi les chantiers les plus urgents, Michel Ollendorff pointe pour toutes les librairies visitées des CA moyens inférieurs à ceux des librairies étudiées dans le cadre de l'étude de 2007 réalisée par le SLF. Ce manque de chiffres, imputé à l'absence du marché scolaire, qui passe directement par des appels d'offres et échappe ainsi à la majorité du réseau, pourrait être retrouvé via l'institution d'une carte permettant aux élèves de faire leurs achats de livres scolaires dans le magasin de leur choix.

Second chantier prioritaire, l'amélioration des performances de gestion. "Les problèmes de financement de stock ne sont pas maîtrisés et le manque en fonds de roulement (BFR) qui en découle affecte la moitié des petites librairies visitées. Financer ce besoin devient crucial, il en va de la pérennité du réseau", alerte le consultant en librairie, qui recommande une action en deux volets : mise en place de formations spécifiques aux problématiques du BFR et des rotations, et création d'un système de garantie permettant des emprunts. Des pistes de travail sont également dégagées du côté de l'aide à la vente en ligne, à l'amélioration des relations entre éditeurs régionaux et libraires, à la mise en commun d'animations ou à l'informatisation des magasins, où "un effort important reste à fournir". L'ensemble des recommandations sera détaillé le 6 février lors d'une matinée d'échanges entre les acteurs locaux du livre.