Salon du livre de Paris

Un salon 2015 sous contrainte

Le Livre de poche revient mais pas les maisons littéraires d’Hachette. - Photo olivier dion

Un salon 2015 sous contrainte

Le Salon du livre de Paris subit les conséquences d’un marché difficile. La tendance est plutôt à la réduction des surfaces de stand, voire à la politique de la chaise vide. En revanche, la participation des pays étrangers progresse.

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Par Hervé Hugueny
Créé le 21.11.2014 à 01h03 ,
Mis à jour le 21.11.2014 à 10h42

"Commercialement, c’est compliqué", reconnaît Bertrand Morisset. A la mi-novembre, le commissaire général du Salon du livre de Paris, organisé par Reed Expositions, attendait de valider avec le Syndicat national de l’édition (SNE), propriétaire de la manifestation, les grands axes de son programme, qu’il jugeait prématuré de détailler.

Après les prix littéraires de l’automne, le salon est l’autre grand événement qui rythme la vie du secteur, au début du printemps. C’est aussi un indicateur de l’état économique du monde du livre. A cet égard, l’édition 2015 s’organise sous une contrainte budgétaire serrée qui conduit certains exposants à des arbitrages drastiques.

Des surfaces réduites

L’absence la plus remarquée pourrait être celle des maisons littéraires d’Hachette : Fayard, Grasset, Lattès et Stock, dont aucun des responsables n’a pu être joint, ont pour le moment décidé de ne pas en être. "Il ne s’agit pas d’une décision du groupe : chacun s’est déterminé en fonction de son intérêt", explique Ronald Blunden, directeur de la communication d’Hachette Livre, qui n’aura pas de stand groupe. Dunod/Armand Colin, Larousse, Hachette Illustré seront présents sur les carrés thématiques, cuisine ou sciences. Le Livre de poche, Pika (manga) et Harlequin, très satisfaits des éditions précédentes, ont aussi resigné pour 2015. "Ce n’est pas fermé", assure Bertrand Morisset, qui n’a pas perdu espoir de convaincre les filiales littéraires.

Le Seuil, titulaire du Goncourt 2014 et couvert d’autres prix (Médicis, Renaudot poche, Femina pour Sabine Wespieser, diffusée-distribuée), sera bien là, sur un stand d’environ 300 m2 pour le groupe (La Martinière, Seuil, Points), comme cette année. "Nous l’avions réduit d’environ 20 %", rappelle Nathalie Compagnot, responsable de la promotion.

Gallimard et Flammarion, les deux principales filiales de Madrigall rapprochées dans un même espace de 1 000 m2, réduisent leur surface d’environ 30 %, indique Bruno Caillet, directeur commercial du groupe. "Autrement, Denoël, Mercure de France, P.O.L, Verticales, etc., toutes les autres maisons auront leurs stands propres", ajoute-t-il.

"Editis sera présent au Salon du livre de Paris 2015, mais il est encore prématuré de donner des précisions sur la déclinaison de cette présence", déclare le service de communication du deuxième groupe d’édition français. C’est le siège qui a négocié globalement la configuration des stands de ses filiales, ce qui a suscité une certaine expectative dans les maisons concernées.

Le salon suppose en effet de la préparation, tout particulièrement dans l’invitation des auteurs et l’organisation des séances de dédicaces. "C’est important pour nos auteurs. Quelques-uns d’entre eux disent ne pas vouloir être édités par des maisons qui ne seraient pas exposantes", admet Marie Pic-Paris Allavena, directrice générale d’Eyrolles, qui réduit sa surface d’exposition d’environ 20 %. A la fois éditeur grand public pratique, parfois sur des sujets pointus, mais aussi éditeur professionnel, Eyrolles s’est résolu à arbitrer entre une demi-douzaine de manifestations, souligne la directrice générale du groupe, qui tient par ailleurs la librairie du square culinaire, le grand succès de 2014 parmi les espaces thématiques, complétés cette année par le tourisme.

Sans la Bretagne

C’est aussi un arbitrage qui a conduit au retrait de la Bretagne, parmi les exposants régionaux. "La Région augmente le budget de sa politique de soutien au livre, maintenant dotée de 1 million d’euros, mais il est affecté en priorité aux librairies et aux éditeurs. Les 130 000 euros du salon serviront à aider directement les éditeurs qui veulent exposer à Paris, ou dans d’autres manifestations", explique Cécile Eveno, chargée des industries de la création au conseil régional.

"Les exposants français réduisent leur présence, mais en revanche nous sommes très forts à l’international. Paris est une des plateformes les plus opportunes du moment pour nombre d’exposants étrangers", se félicite Bertrand Morisset. "Amazon y tient ainsi son plus grand stand, centré sur Kindle Direct Publishing, son programme d’autoédition", remarque-t-il.

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