Il a aussi esquissé les chantiers à venir. "Je proposerai, cette année, de nouvelles mesures pour mieux accompagner les éditeurs dans leur travail, vital, avec les librairies. Certes, la diffusion est indispensable, mais elle ne suffit plus à elle seule. Ce que les éditeurs ont compris depuis quelques années, il nous appartient de l’accompagner” a-t-il expliqué.
Des dossiers à simplifier
Il souhaite également une simplification administrative: "Trop souvent encore, j’entends dire que nos dossiers sont longs à remplir, complexes, rébarbatifs. Il faut tout faire pour que cela ne soit plus le cas. Cette réforme supposait de changer le système informatique de gestion de nos aides et nous avons choisi le prestataire qui s’attellera à cette tâche” tout en rappelant que l'essence même de la mission du CNL est d'aider "les professionnels, et les aider aussi en proposant les dossiers les plus simples possible."
Des actions à évaluer
Cependant, alors que les recettes se contractent, Vincent Monadé entend pouvoir mener son action à bien sans que l'argent soit inutilement dépensé. “Nous sommes entrés, depuis la fin de l’année dernière, dans un processus d’évaluation des aides que nous versons. Il me paraît vital, pour un établissement comme le nôtre, de questionner son action. Nos aides doivent avoir des effets levier. Elles doivent permettre aux professionnels d’améliorer leurs pratiques, leur réalisation, leurs marges même si possible. Si tel n’est pas le cas, alors elles doivent être réformées. En 2017, nous évaluerons nos aides à la librairie indépendante chères à Mathieu de Montchalin” affirme le président de l'institution.
Des réflexions à mener
Il ouvre également de nouvelles pistes de réflexions: innover et faire des propositions pour que la poésie soit mieux diffusée et retrouve la place qui devrait être la sienne ; accorder un soutien à un programme de parutions, à un catalogue d’éditeur dont tous, nous reconnaissons l’originalité et le travail ; faire bénéficier du soutien du CNL le livre audio ; rendre automatique certaines des aides comme c’est le cas au CNC (le Centre national du cinéma et de l'image animée).
Un débat politique où s'inviter
Enfin, Vincent Monadé n'a pas oublié le contexte politique et "constate que, pour le moment, la culture est un peu l’oubliée des campagnes qui s’annoncent. Nous ne pouvons pas nous y résoudre. Les professionnels du livre doivent peser dans cette campagne présidentielle, peut-être doivent-ils envisager une plateforme commune présentée aux candidats. Le livre est la première des industries culturelles, il doit le faire savoir haut et fort à ceux qui, demain, prétendent diriger le destin du peuple français.”