Selon Vincent Monadé, les hommes qui ne lisent pas sont légion. L'auteur s'applique, tout au long des quatorze chapitres, à décrire son intérêt pour la littérature, un dépaysement constant: "Mes meilleurs amis sont des livres qui m’ont marqué et auxquels je reviens, ceux que j’ai déjà évoqués et d’autres, le Requiem pour un paysan espagnol de Ramon Sender, les Chroniques de Manchette, La mémoire vive de Robin Cook, la Villa Triste de Modiano, Les eaux étroites de Gracq, le Cosmoz de Claro ou Le Nom de Torero de Sépulveda… Je ne me suis jamais senti triste longtemps quand je voyageais avec Corto Maltese. Je n’ai pas connu de peine qui résistât à Astérix en Corse, que je crois bien connaître par cœur. J’ai soigné bien des chagrins à coups de Rubrique-à-brac. (...) Ces livres sont, peut-être, ceux que j’emporterai en exil. Je les chéris et les relis. Ils sont mes meilleurs amis, ceux qui survivront aux naufrages, aux ruptures, au temps".
Le président du CNL tente aussi de comprendre la raison pour laquelle les hommes ont déserté la lecture. Et pour inviter à une prise de conscience ainsi qu'à un sursaut, incite les femmes à lutter contre cette carence littéraire éminemment masculine. "Chéri, Mesdames, s’il lit – grâce à vous, à votre constance, à votre acharnement – sera plus fort, mieux armé, capable au fond de traverser cette vie qui nous mène, de notre naissance à la fin, comme un yoyo dément entre les plus grandes joies et les plus tristes peines. C’est cela, faire lire. Ce n’est que cela. Un acte d’amour".