Édito par Fabrice Piault, rédacteur en chef

Photo PHOTO OLIVIER DION

Il était tentant alors que nous préparions, cette fois dès juin, trois mois plus tôt qu’à l’ordinaire, la publication de notre 20e classement Livres Hebdo des 200 premiers éditeurs français, de nous reporter au premier, publié le 21 novembre 1997, pour mesurer le chemin parcouru. En vingt ans, la concentration de l’édition a bien sûr continué de s’accentuer. Mais la comparaison remet en cause bien des idées reçues sur un secteur réputé figé, confit dans des structures immuables et incapable de se renouveler en profondeur.

A l’époque, nous ne classions que 100 maisons relevant de 61 groupes ou entreprises indépendantes et réalisant un chiffre d’affaires d’au moins 30 millions de francs (4,5 millions d’euros). CEP Communication, filiale d’Havas et matrice de l’actuel Editis, dominait le secteur avec un CA livre de 7,5 milliards de francs, 3 de plus qu’Hachette Livre, qui ne s’était pas encore mué en grand groupe international tel qu’on le connaît aujourd’hui. France Loisirs, alors propriété de l’allemand Bertelsmann, était solidement installé au troisième rang. Gallimard et Flammarion figuraient bien, séparément, parmi les dix premiers. Mais les groupes Lefebvre Sarrut et La Martinière n’étaient pas encore constitués. Média-Participations n’était pas consolidé au classement. RELX (Reed Elsevier) n’occupait pas en France les fortes positions qu’on lui sait à présent.

Surtout, Actes Sud était encore une petite maison d’édition, classée 36e. Delcourt, aujourd’hui 13e, n’était pas répertorié. Pas plus que Hugo & Cie, 17e en 2015, le Groupe du 27 (Les Arènes, L’Iconoclaste), le groupe Trédaniel, Auzou, Bragelonne, Bamboo, le groupe Archipel ou encore Leduc.s. Bien placées désormais, ces entreprises illustrent la diversification de l’édition, qui a élargi ses horizons en littérature étrangère, écologie, bande dessinée, jeunesse, santé et bien-être, et pratique. Il y a vingt ans brillaient le Livre de Paris ou la Sged, les spécialistes de la référence ou des dictionnaires. Mais ils ont été balayés depuis par Internet et les nouveaux outils numériques mobiles.

24.06 2016

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