« Pierre Leroy et Arnaud Lagardère nous ont indiqué ignorer l’intention d’Amber de vendre ses actions à Vivendi. En passant le seuil des 30% d’actions, et après validation des autorités compétentes avant le 15/12/22, l’OPA sera effective, Vivendi prendra la direction du groupe Lagardère », rappellent les élus CFDT du CSE. Après instructions des autorités européennes de la concurrence, des « remèdes » seront demandés pour les secteurs où les positions d’Hachette et d’Editis cumulées seront trop dominantes (éducation, dictionnaires, poche, tourisme, distribution sont cités). « Ce que l’on peut traduire par des reventes d’actifs donc de maisons d’éditions d’Editis ou d’Hachette Livre. Pierre Leroy a nommé cela un ajustement de frontières », indique le mail destiné aux salariés d’Hachette, précisant que le nouveau périmètre de la branche édition de Lagardère devrait être connu au printemps 2022.
Une OPA « amicale » qui inquiète
« Arnaud Lagardère a indiqué qu’il s’agissait d’une OPA amicale, qu’il préférait que les actions d’Amber soient acquises par Vivendi, acteur industriel, plutôt que par un fonds prédateur », poursuivent les élus CFDT. Ils affirment aussi que le conseil d’administration de Lagardère SA s’est réuni le 24 septembre pour évoquer le plan stratégique 2022/2024. Indépendamment du projet de prise de contrôle de Vivendi, quatre projets principaux auraient été évoqués pour Hachette Livre : une croissance externe, une « exploitation accentuée de la richesse des catalogues et des droits » sur de nouvelles formes de diffusion et de publics, une rationalisation et une modernisation de la distribution, et une attention particulière aux problématiques de responsabilité sociale des entreprises (RSE).
D’après la direction d’Hachette, tous ces projets sont maintenus : transformation informatique, nouveau centre de distribution, projet d’acquisitions... Si la direction d’Hachette affirme vouloir défendre en priorité les intérêts d’Hachette Livre, « ce sont les dirigeants de Vivendi qui prennent les décisions opérationnelles sans attendre que l’OPA soit effective et ce sont eux qui négocieront avec la Commission européenne », regrettent les élus du personnel. Avant de conclure : « notre position est très inconfortable dans l’attente de remèdes anxiogènes ».