VUP/Editis : la justice européenne pourrait confirmer le rachat par Lagardère

VUP/Editis : la justice européenne pourrait confirmer le rachat par Lagardère

L'avocat général souhaite le rejet du pourvoi d'Odile Jacob. Le second pourvoi, concernant la revente d'Editis à Wendel, n'est pas encore plaidé.

Par Hervé Hugueny
avec hh, avec afp Créé le 15.04.2015 à 23h36

L'avocat général de la Cour européenne de justice (CEJ) souhaite que la justice européenne confirme le rejet d'un recours présenté par Odile Jacob concernant le rachat par Lagardère de Vivendi Universal Publishing (VUP), devenue ensuite Editis, selon ses conclusions prononcées le 6 mars lors d'une audience à Luxembourg. Dans 80 % des cas, la Cour suit les recommandations de l'avocat général, indique l'AFP. Le délai de sa délibération n'est pas indiqué.

Odile Jacob, qui avait demandé l'annulation de cette autorisation de rachat prononcée par la Commission européenne, avait été déboutée par le tribunal en première instance et avait donc déposé un pourvoi contre cet arrêt.

La maison d'édition a introduit un autre recours contre l'autorisation également donnée par la Commission européenne de revente d'une partie de VUP, rebaptisée Editis, à Wendel quelques mois plus tard. Elle a obtenu gain de cause sur ce point, en raison du manque d'indépendance d'un des experts du dossier, qui travaillait aussi pour Lagardère. Le tribunal a annulé la décision de la Commission, qui en a pris une seconde sur la base d'une autre expertise tout en déposant un pourvoi contre l'arrêt du tribunal qui lui était défavorable.

Les conclusions de l'avocat général sur cette deuxième partie de l'affaire ne sont pour le moment pas déposées.

Pour éviter que le propriétaire d'Hachette Livre (Grasset, Stock, Fayard, Calmann-Lévy, Hatier, etc.) ne se retrouve en position ultradominante sur le marché français de l'édition, la Commission européenne avait exigé que Lagardère revende une partie de VUP. Le groupe avait conservé Larousse, Armand Colin, Dunod, Dalloz ainsi que l'éditeur espagnol Anaya. En revanche, il remettait en vente Robert Laffont, Plon-Perrin, Nathan, Bordas, Le Robert, La Découverte, Le Cherche-Midi, XO, Pocket, 10/18, etc., rassemblés dans la holding Editis.

Candidate au rachat, Odile Jacob s'était trouvée évincée du dossier au profit de Wendel, dans des conditions que la maison jugeait contestables. Le tribunal européen lui a donné raison en septembre 2010, alors que Wendel avait déjà revendu Editis à l'espagnol Planeta avec une plus-value de 500 millions d'euros.

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Odile Jacob exprime sa satisfaction (13.09.2010)
Le tribunal de l'Union européenne annule la reprise d'Editis par Wendel (13.09.2010)
Cascade de recours à propos de la vente d'Editis en 2004 (26.11.2010)
La Commission européenne ré-autorise la vente d'Editis à Wendel (24.05.2011)
15.04 2015

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