Caroline Meneghetti : La rentrée se passe bien. On a beaucoup de libraires qui embauchent des apprentis et d’autres, qui n’en recrutaient plus, qui en reprennent cette année: c’est un vrai succès. Je suis très fière d’avoir réussi à mener le déménagement et à donner à l’école sa nouvelle identité et des locaux plus grands et plus lumineux. On a effectué un grand travail de communication et de référencement grâce à ce nouveau nom, l'Ecole de la Librairie - INFL. Les travaux ont commencé pendant le confinement (voir notre reportage).
Avez-vous observé une hausse de la demande en formation continue et en formation initiale ? Avez-vous observé une évolution dans les profils des jeunes inscrits ?
On observe une hausse de 30% dans les inscriptions en brevet professionnel et en CAP et celles dans nos licences professionnelles affichent complet, ce qui n’était jamais arrivé auparavant. On a de moins en moins de jeunes qui sortent du bac, un phénomène qui s’explique par l’extension de l’âge limite pour prendre un élève en apprentissage à 30 ans.
L’aide financière exceptionnelle aux employeurs qui recrutent en apprentissage a-t-elle été bénéfique pour vous ?
Elle a été bienvenue dans le sens où elle a permis à beaucoup de libraires de se convertir à ce type de formations. Souvent, ils hésitaient à prendre des apprentis. En étant aidés par cette prime qui s’élève à 8000 euros pour recruter un alternant de plus de 18 ans d’en prendre, cela facilite la décision d'embaucher un apprenti.
Avez-vous fait évoluer les programmes de formation aux nouveaux besoins des libraires apparus avec la crise sanitaire ? Quels en sont, dans les grandes lignes, les contenus ?
Oui, puisque, nous préparons nos élèves à des diplômes nationaux. Nous avons accordé plus de place aux assortiments, à la culture générale et à la gestion de commerce. On est là pour former des libraires et les accompagner dans leur projet et leurs espoirs pour leurs futures boutiques. C’est notre métier et notre rôle. Ils ont parfois de grands projets, avec des commerces conceptuels, mais je suis convaincue que la librairie peut "aller bien" sans forcément diversifier son offre. Ça ne doit pas être une fin en soi.