Les triplettes de Belleville de Sylvain Chomet (production Les Armateurs), Jack et la mécanique du cœur adapté du livre du musicien Mathias Malzieu, Persepolis de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud, d’après l’œuvre de la première, Valse avec Bachir ("premier documentaire animé") d’Ari Folman, présenté au festival de Cannes en 2008, Le chat du rabbin de Joann Sfar, coréalisé par l’auteur avec Antoine Delesvaux, La tortue rouge de Michael Dudok de Wit, le singulier Ma vie de courgette de Claude Barras, sorti en 2016…, le livre des journalistes spécialisés Jean-Paul Commin et Valérie Ganne, et du producteur Didier Brunner fait un optimiste état des lieux du cinéma d’animation français depuis vingt ans. "Petit mais vaillant" comme le petit personnage star du grand succès de Michel Ocelot, Kirikou et la sorcière en 1998…
Les trois auteurs mettent en valeur la créativité de la production hexagonale face aux Etats-Unis et au Japon, qui dominent le secteur, et documentent en même temps le modèle économique de cette industrie qui mobilise une palette d’acteurs et de métiers, insistant sur le rôle des producteurs pour la mise en place de ces "paquebots longs à fabriquer et lourds à manœuvrer". Le livre revient sur le parcours de trois acteurs emblématiques de cette "renaissance" du cartoon made in France : Michel Ocelot, Jean-François Laguionie (Le château des singes) et Jacques-Rémy Girerd (La prophétie des grenouilles), ce dernier, ancien étudiant en médecine de 65 ans cumulant les casquettes : auteur-réalisateur, producteur, directeur du studio de Folimage basé à Valence et inspirateur "d’une des plus importantes écoles d’animation".
Si les trois auteurs relèvent en conclusion que la distribution, en aval de la chaîne, reste le point faible, la vitalité de la création originale ne semble pas menacée : s’annoncent notamment le projet de dessin animé en 2D du réalisateur Bibo Bergeron, adapté des écrits et des gouaches de l’artiste Charlotte Salomon., et pour l’automne 2018, Dilili à Paris de Michel Ocelot, "un ancien" toujours inspiré. V. R.
