3 octobre > roman Israël > Nissim Aloni

Parfois, des voix nous parviennent post mortem. Nissim Aloni est une sommité théâtrale en Israël. Disparu en 1998 à Tel-Aviv, où il était né en 1926, il a connu son pays avant la création de l’Etat d’Israël. Une période chaotique qui a continuellement alimenté son inspiration. Le poète et traducteur Dori Parnes le décrit comme "le plus mystérieux, le plus aristocratique et le plus raffiné des dramaturges israéliens". Il signe la préface de son livre Le hibou, une œuvre représentative de son travail et de sa vie retraçant le parcours d’un adolescent dans la Palestine des années 1940.

Le mandat britannique suscite un sentiment d’oppression, renforcé par les grondements de la Seconde Guerre mondiale. Les adultes tentent de masquer leur anxiété, mais les enfants la perçoivent à travers le bruissement des informations à la radio. Edirne a toutefois d’autres préoccupations, il est la tête de Turc de ses camarades. Coups, brimades et humiliations se succèdent, mais il ne renonce pas à ses rêves. Ceux de séduire la jolie fille, aux cheveux corbeaux, qui vit dans une maison verte.

"Je la sentais, là, toute proche, à me protéger de son ombre, comme un arbre d’ébène." Romantique, le héros aimerait l’emporter sur son radeau de mots. Elle lui semble aussi mystérieuse que le hibou qui règne sur ce quartier précaire. Sont-ils issus de son imaginaire ? Comment se relever et affronter l’adversité ? Une question qui se pose tant à Edirne qu’à sa terre natale. Par petites touches, Nissim Aloni nous initie au pouvoir des histoires. Kerenn Elkaïm

23.09 2016

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