6 avril > roman France > Teodoro Gilabert

Au sujet du Rivage des Syrtes, Julien Gracq disait qu’il avait "cherché à libérer un élément volatil, "l’esprit-de-l’Histoire", pour qu’il pût s’enflammer au contact de l’imagination". Il a clairement titillé celle de Teodoro Gilabert, professeur de géographie qui a déjà signé quatre romans (dont L’amer orange, Buchet-Chastel, 2012). Ici, il se glisse dans la peau du jeune Aldo Brandini, 16 ans, qui a

"toujours eu une conscience floue mais réelle de la noblesse d’origine." Le jour où son père lui offre le classique de Gracq, une nouvelle porte s’ouvre en lui. Il s’identifie au héros aventureux. Aldo ne peut qu’aspirer à un voyage, le menant vers lui-même, tellement il est perturbé par sa famille déchirée. "Officiellement, nous n’étions pas malheureux, nous n’affichions pas notre tristesse." Sa mère l’a abandonné, son père végète dans le silence tout en espérant que son fils suivra sa voie : Sciences po et le Quai d’Orsay.

Mais avant cela, Aldo doit se confronter à un secret filial qui le conduit en Libye. Il y rencontre Zohra, "un mix de Jean Seberg et d’Audrey Hepburn version sud de la Méditerranée". Commence alors une folle histoire d’amour, aussi embrasée que ce pays en proie à de fortes tensions. Aldo se réfugie en France, mais il ne peut oublier sa bien-aimée. Sa quête originelle est, elle aussi, restée en suspens.

Le dénouement n’arrivera que des années plus tard. Un roman d’aventures, d’amour et d’espionnage, nourri par l’actualité des attentats et l’Etat islamique. Que faut-il transgresser pour devenir soi-même ? Kerenn Elkaïm

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