La romancière Claire Etcherelli, révélée en 1967 avec Élise ou la vraie vie, s’est éteinte ce jeudi 9 mars, à l’âge de 87 ans, a annoncé son dernier éditeur, Le bord de l’eau.
Née à Bordeaux en 1931, Claire Etcherelli est devenue orpheline pendant la guerre, après la déportation et l'exécution de son père résistant. Vivant mal l’écart social entre sa condition et celles des élèves du pensionnat catholique qu’elle fréquente adolescente, la jeune femme se détourne du baccalauréat et se jette dans l’écriture, à l’âge de 19 ans.
De l'usine au Prix Fémina
Épouse et mère trois ans plus tard, elle enchaîne les travaux à l’usine. Une expérience qui ne manquera pas de lui inspirer de grands passages d’Élise ou la vraie, dans lequel la description des conditions ouvrières se mêle au récit autobiographique d’un amour clandestin entre une Française et un immigré algérien, en lutte pour l’indépendance du pays. Véritable critique sociale et dévoilement du racisme de l’époque, le roman est accueilli par Maurice Nadeau, aux éditions Denoël et reçoit en 1967 le prix Femina. Trois ans plus tard, Michel Drach l'adaptera au cinéma.
Durant les années qui suivent Claire Etcherelli occupera un poste de secrétaire de rédaction à la revue Les Temps Modernes, aux côtés de Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre. Elle continuera de publier, sans toutefois retrouver son succès d’antan : A propos de Clémence (Denoël, 1971), Un arbre voyage (Gallimard, 1978), Un temps déraisonnable (Éditions du Félin, 2003), Un mal de chien (Robert Laffont, 2007) et enfin Prenez grand soin de m’oublier (Le bord de l’eau, 2021).