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Décès de Sergio Pitol, figure nomade de la littérature mexicaine

Sergio Pitol en 1983. - Photo Liba Taylor/Seuil

Décès de Sergio Pitol, figure nomade de la littérature mexicaine

Grand voyageur et diplomate, l’écrivain Sergio Pitol est mort le 12 avril à Jalapa, capitale de l’Etat de Veracruz au Mexique, à l’âge de 85 ans. Il avait reçu le prestigieux Prix Cervantes en 2005, la plus importante distinction des lettres espagnoles et latino-américaines.

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Par Léopoldine Leblanc
Créé le 20.04.2018 à 18h00

L’écrivain Sergio Pitol s’est éteint à l’âge de 85 ans à Jalapa le 12 avril, dans l’Etat de Veracruz au Mexique où il avait grandi. Essayiste, traducteur, nouvelliste et romancier, il laisse derrière lui une œuvre bigarrée inspirée par près de 30 ans de voyages et couronnée par le prestigieux Prix Cervantes en 2005.
 
Né en 1933, Sergio Pitol est élevé à Córdoba par sa grand-mère qui lui fait connaître très jeune les œuvres de Jules Vernes et Charles Dickens. Après des études de droit à l’Université nationale autonome de Mexico, il affirme un goût prononcé pour le voyage et rejoint le monde de la diplomatie au début des années 1960. A ce titre, il séjourne à Pékin, Varsovie et Belgrade avant de démissionner en signe de protestation à la suite du massacre de Tlatelolco à Mexico en 1968. Il s’installe alors à Barcelone où il collabore aux travaux de traductions des maisons d’édition Tusquets et Seix Barral et achève son premier roman Les apparitions intermittentes d’une fausse tortue en 1971, que le Seuil traduira en 1990.
 
Conseiller culturel à Paris, Budapest, et Moscou dans les années 1970, il termine sa carrière diplomatique en 1988 comme Ambassadeur du Mexique à Prague et rentrera au Mexique à partir de 1989 pour se consacrer à l’écriture et enseigner à l’Université de Veracruz à Jalapa.
 
Une œuvre multiple
 
Remarqués dès les années 1980, les écrits de Sergio Pitol sont publiés en France à partir des années 1990. Les romans Parade d’amour (le Seuil, 1989), Mater la divine garce (Gallimard, 2004) et La vie conjugale (Gallimard, 2009) forment un premier triptyque où l’écrivain joue avec les codes du roman picaresque, policier et historique.

Nouvelliste prolifique et romancier inclassable, il maîtrise une écriture entre fiction, récit de voyage et essai critique. Son œuvre la plus connue est regroupée dans une trilogie composée de L’art de la fugue (Passage du Nord-Ouest, 2005), Le voyage (Serpent à plumes, 2008) et, enfin, El mago de Viena (non traduit en français, 2005).
 
L’écrivain s’est également illustré par un travail considérable de traductions d’auteurs italiens, anglais, américains, polonais et russes, faisant découvrir en langue espagnole les œuvres, entre autres, de Giorgio Bassani, Jane Austen, Joseph Conrad, Henry James, Witold Gombrowicz ou encore Anton Tchekhov.

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