21 septembre > Histoire des sciences Italie

Stefano Mancuso est une grosse légume, directeur du Laboratoire international de neurobiologie végétale de Florence, enseignant renommé dans le monde entier. Il semble être aussi quelqu’un de modeste, qui a pris sur son temps précieux pour raconter quelques-uns de ses prédécesseurs, célèbres ou non. Douze, en l’occurrence, agronomes, scientifiques ou amateurs éclairés. Un bon naturaliste, estime Mancuso, c’est celui qui observe avec respect, voire amour. C’est aussi celui qui fait progresser la recherche et essaie d’agir pour le bien commun, de rendre l’avenir meilleur. En principe. Parmi ceux-ci, l’illustre Léonard de Vinci et sa "curiosité sans limites". Il fut l’inventeur, entre autres, et le fait est peu connu, de la datation des arbres par les cernes de leur tronc, ou dendrochronologie. Voici encore Ephraim Bull, inventeur du concord, l’un des meilleurs raisins du monde, ou Blackley, découvreur de l’allergie au pollen. La plus belle histoire, la plus navrante, est celle de l’agronome russe Vavilov qui, sous Lénine, mena des recherches fondamentales sur la biodiversité, pour parvenir à des "super-plantes" qui nourriraient le monde. Mais ce psychopathe de Staline le fit arrêter en 1940, condamner à mort puis emprisonner. Il est mort en 1943, de faim. Cependant ses collaborateurs, à l’institut qui porte désormais son nom à Saint-Pétersbourg (ex-Leningrad), ont préféré mourir de faim, eux aussi, pendant la guerre, que de manger les milliers de semences de sa collection et de ses travaux. L’héroïsme n’est pas seulement sur les champs de bataille. J.-C. P.

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