TVA

Affiche d'information éditée par le SLF pour le passage de la TVA à 7 %.- Photo OLIVIER DION

Depuis le 1er avril, les libraires ont placardé dans leur magasin, près des caisses ou dans les rayons, parfois même sur leurs portes d'entrée ou en vitrine, des affiches conçues par le Syndicat de la librairie française (SLF), le Syndicat national de l'édition et le ministère de la Culture, pour informer leurs clients que "les prix figurant sur les livres imprimés avant le 1er avril peuvent ne pas correspondre à ceux pratiqués en caisse". De fait, pour amortir l'impact économique de la hausse de TVA sur les différents maillons de la chaîne et en particulier sur les librairies (1), nombre d'éditeurs, notamment les plus grands, ont relevé le prix de leurs ouvrages à compter du 1er avril. Charge aux libraires de réétiqueter au bon prix les livres dans leurs magasins.

"Les plus pénalisés sont les libraires qui ont du fonds, tempête Dominique Lepori (Gibert Joseph à Vaulx-en-Velin). Chez nous il en a pour un mois à tout réétiqueter ! Et, pendant ce temps, nos clients ne réagissent pas toujours bien quand ils se voient facturer un prix plus élevé que celui qui est imprimé sur la couverture." Chez Thuard, au Mans, le travail de réétiquetage qui a commencé devrait aussi durer un mois. "Tout le monde s'y colle, assure Anne-Sophie Thuard, qui reste positive. C'est l'occasion de nettoyer nos rayons en faisant des retours ou des soldes sur des livres de petits éditeurs que nous avons depuis plus de trois ans." Alors que chez Auchan Bagnolet (93), une personne du rayon électroménager a été affectée pendant trois semaines au réétiquetage des livres, chez les petits libraires, très peu ont commencé ce travail. "A trois dans la librairie, c'est infaisable, lance Philippe Thiéfaine (La Passerelle à Dole). Du coup, nous n'avons rien changé, mais je demande à mon équipe d'expliquer la situation aux clients, et si l'un d'eux grogne, on lui facture le prix imprimé sur le livre. C'est moins cher que de rectifier les prix." D'autant que, dans leur grande majorité, les clients font preuve de compréhension. "Certains étaient au courant. Les autres nous posent des questions et acceptent. Mais c'est beaucoup de temps perdu en caisse à expliquer et à vérifier les prix, plutôt qu'à vendre", regrette Frédérique Massot (La Rose des vents à Dreux). Comme le résume Frédéric Piétri (Prado Paradis à Marseille), l'enjeu commercial se situe davantage sur les ventes à terme. "Tous les devis qui ont été validés avant le 31 mars, et qui concernent des commandes n'ayant pas été livrées avant cette date, sont à refaire du fait des changements de TVA et de prix."

(1) Voir LH 904, du 6.4.2012, p. 51.

15.12 2014

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