Ce projet se prépare en parallèle des négociations autour du Plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) annoncé en début d’année. Déjà signé par plusieurs organisations syndicales, dont la CGT, le PSE prévoit la suppression de 17 emplois en raison de la fermeture des salles de vente et de 6 postes de commerciaux chez Volumen. La relocalisation, dans l'Essonne, du site de Ballainvilliers vers Tigery entraînera 7 suppressions d’emplois. "Prochaine étape, la consultation des instances Interforum (…) et l’envoi du PSE à la DIRECCTE pour homologation ou annulation début mai 2021", détaille une communication interne de la CGT Interforum. Le secrétaire général d'Editis, Jean Spiri, explique à Livres Hebdo sa décision de fermer les salles de ventes: "Le constat est clair sur leur viabilité économique dans le format actuel. Nous sommes néanmoins déterminés à conserver cette activité uniquement en région parisienne, dans un format efficace".
Vers un regroupement avenue de France
L'emmenagément des effectifs d'Interforum chez Editis, dont le siège est situé depuis 2020 au 92, avenue de France, près de la BNF François Mitterrand, se concrétise. Aucune date n’est pour l’instant fixée mais les discussions se poursuivent et le CSE central Interforum, ainsi que d’autres instances du groupe Editis, ont été consultés à ce propos début avril. "Ce projet aura très certainement des impacts sur nos méthodes de travail. Il est bien entendu trop tôt pour avoir des informations précises, mais la CGT sera très vigilante sur les conditions de travail de l’ensemble des salariés d’Interforum ainsi que sur l’évolution de l’organisation du travail qui découlera de cette réorganisation des locaux", écrit la CGT Interforum à ses adhérents.
La direction précise sa stratégie derrière cet aménagement qui réunira diffusion, maisons d’édition et services supports: "C'est un signal fort : nous sommes un groupe uni, désireux de mieux travailler ensemble (...) et l’un des seuls à opter pour cette synergie et cette égalité de traitement - y compris dans les locaux puisque ceux de l’avenue de France sont bien plus agréables que ceux d’Ivry".
Chez Editis, les salariés ont pu "consulter les nouveaux plans de l'immeuble" la semaine dernière. "Ces projets de travaux posent des questions sur la capacité de l'immeuble à accueillir autant de personnes", s'inquiète un salarié sous couvert d'anonymat.
L'an dernier, les équipes des maisons d'édition Héloïse d'Ormesson et Télémaque ont rejoint le siège. En mars, l'équipe de l'Archipel s'est installée au huitième étage. La réorganisation éditoriale au sein du pôle littérature a également entraîné ces derniers mois des mouvements en interne, notamment avec la créations de la maison Bouquins.
Vers une extension du télétravail
Ainsi, une évolution du télétravail devrait avoir lieu dans le groupe. Les salariés syndiqués demandant la prise en charge des frais professionnels par l’employeur ou le droit à la déconnexion. "La vision de la direction a diamétralement changé depuis l'irruption de la pandémie, commente une éditrice. Plus frileux au début, ils encouragent aujourd'hui volontiers le télétravail".
De son côté, Jean Spiri confirme une réfléxion en cours sur ce sujet et précise que "la demande des salariés de télétravail signifie aussi une organisation différente des bureaux qui permet les rapprochements de service, plus de convivialité et d'efficacité. Gagner en compétitivité n’est pas un gros mot."