La Cour a interprété tout autrement la phrase en question, jugeant qu’elle visait à “mettre en lumière des “paradoxes” de Jacques Lacan et nullement imputer à ses proches, à travers ces quelques lignes publiées relatives aux funérailles, un quelconque grief de trahison”. Le tribunal de grande instance “s’est donc mépris sur l’identité de la personne visée par les propos à savoir Jacques Lacan lui-même, et non sa fille”, souligne l’arrêt.
Cette interprétation, que défendait Elisabeth Roudinesco depuis le début, n’est pas “une construction intellectuelle faite a posteriori pour les besoins de la procédure” ajoute la Cour d’appel. Jacques Lacan était notoirement athée, mais pas exempt de propos contradictoires “par bravade”, rappelle-t-elle. L’arrêt est disponible sur academia.edu, publié par Elisabeth Roudinesco. Son livre vient par ailleurs d’être réédité en poche chez Points, filiale du Seuil.
En 2013, Jacques-Alain Miller, le mari de Judith Miller, avait été débouté d’un autre procès en diffamation intenté à Elisabeth Roudinesco en raison de propos publiés sur sa page Facebook, et à la société internationale d’histoire de la psychiatrie et de la psychanalyse (SIHPP) dont elle est présidente, ainsi qu’à divers intervenants proches dans le différend. Jacques-Alain Miller, qui publiait les célèbres séminaires de son beau-père au Seuil jusqu’en 2011, a ensuite transféré l’édition de ces textes chez La Martinière, maison mère du Seuil.