La couleur, prochaine conquête des presses numériques en France

La couleur, prochaine conquête des presses numériques en France

L'impression numérique dans le livre monochrome s'est imposée dans les courts tirages. Les fabricants de machine veulent convaincre leurs clients des performances de leur matériel dans l'impression de livres polychromes.

Par Hervé Hugueny
avec hh Créé le 15.04.2015 à 22h43

Après plus d'une décennie d'explications auprès des imprimeurs et de leurs clients, les fabricants de presses numériques ont réussi à s'imposer dans l'impression de livres, comme l'a confirmé le dernier forum organisé à Paris le 17 septembre par la société américaine Interquest, spécialisée dans le conseil et l'analyse de ce marché.

Canon/Océ, HP, Kodak, Konica, Ricoh, entre autres marques, ont amélioré leur performance et leur productivité dans la technologie jet d'encre, en rapprochant les coûts de fabrication des presses offset traditionnelles. Parallèlement, les éditeurs sont partis à la recherche d'économies dans la fabrication, en ajustant notamment les tirages au plus près des ventes, pour réduire les retours, le stockage et le pilon.

«Avec des taux de retour de 25 à 30%, il faut produire 1.3 à 1.7 livre pour en vendre un» explique Richard Dolando, directeur des achats et du manufacturing du groupe Editis, qui a engagé depuis deux ans dans une réflexion importante sur l'organisation de sa chaîne d'approvisionnement.

En supprimant presque le temps de calage et la gâche de papier, l'impression numérique est parfaitement adaptée à cette demande de tirages de quelques centaines à 2500/3000 exemplaires pour les livres monochromes. Au-delà, l'offset redevient plus rentable. L'imprimeur CPI s'est équipé le premier en France de rotatives numériques (HP), et a contribué à créer aussi bien qu'à accompagner une demande à laquelle d'autres imprimeurs se sont intéressés: Sagim, Laballery, Isi Print, Dupli-Print, notamment pour ceux qui ont investi dans des rotatives et des chaînes de finition intégrées.

L'étape suivante est maintenant le marché du livre polychrome, pour lequel l'offset reste encore compétitif, et d'une qualité en général supérieure. «Les nouveaux papiers couchés proposés par Sapi, avec un traitement adapté à l'impression en jet d'encre permettent d'obtenir une qualité tout à fait satisfaisante, avec une bonne vitesse d'impression» assure Patrice Bernou, directeur marketing de Hewlett Packard.

Reste le problème du coût de l'encre: celle que les fabricants vendent en exclusivité pour leurs machines coûte jusqu'à 20 fois plus cher que de l'encre de presse offset, proteste notamment Guillaume de Courcy, directeur général de Sagim. Le différentiel est donc tout particulièrement sensible dans la couleur. Ces encres sont complexes à fabriquer et exigent de lourds investissements en recherche et développement répondent les fabricants, ajoutant que les prix sont en baisse constante.
15.04 2015

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