ÉTUDE

Atypique sur un certain nombre de points, tels le maillage du territoire, le travail avec les collectivités ou la rotation des stocks, le réseau des librairies indépendantes de Franche-Comté souffre en revanche d’un mal déjà identifié dans d’autres régions : une santé économique fragile. Tel est le principal enseignement de l’étude réalisée par le Centre régional du livre (CRL) entre 2014 et 2015 auprès des 37 entreprises identifiées sur le territoire, et parmi lesquelles une seule s’est abstenue de répondre. Sortie des presses la semaine dernière, l’enquête met en évidence un taux de rotation particulièrement bas dans la région, à 2,4 (150 jours environ), alors que la moyenne nationale s’établit à 3 et que le taux préconisé avoisine 4. Plus troublant encore, un pourcentage élevé des librairies de Franche-Comté (66 %) affiche une trésorerie négative, ce qui signifie qu’elles ne disposent pas de moyens suffisants au regard des besoins générés par l’activité.

Malgré tout, "le réseau parvient à rester dynamique", tempère David Finot. Le chargé de mission du CRL pointe notamment l’équilibre entre les ouvertures et les fermetures, et la relative ancienneté de bon nombre de structures. Composé à 62 % d’entreprises dégageant moins de 300 000 euros de chiffre d’affaires (catégorie D), le tissu de librairies laisse toutefois apparaître d’importantes carences, notamment en Haute-Saône, qui ne compte que trois magasins. "Vesoul est la seule préfecture de France à ne pas disposer d’une librairie indépendante", observe David Finot.

Autre déficit flagrant, seules 30 % des librairies franc-comtoises disposent d’un site Internet et 11 proposent la vente en ligne. "Nous espérons combler cette insuffisance, liée sans doute à la faiblesse du nombre de grosses structures, grâce à la formation et au renouvellement de générations, qui va s’accélérer d’ici à cinq ans", indique David Finot. Outre la formation et le renforcement de la professionnalisation des libraires, le CRL a également identifié la communication comme axe de travail prioritaire. Il a d’ores et déjà prévu une campagne de sensibilisation du 29 avril au 7 mai. Cécile Charonnat

26.02 2016

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