L'avenir de la librairie mobilise les professionnels. En témoigne le succès de la table ronde organisée sur le sujet lundi 16 mars.

Plus de 250 personnes se sont réunies autour de Daniel Garcia, notre collaborateur qui animait le débat, et de ses quatre invités : Jean-Marie Ozanne, libraire de Folies d'encre à Montreuil, Christian Thorel, libraire d'Ombres blanches à Toulouse, Françoise Benhamou, économiste, et Luc Pinhas, chercheur et enseignant à Paris XIII-Villetaneuse.

« Si tu ne sais plus où tu vas, retourne-toi pour savoir d'où tu viens ». C'est avec ce proverbe africain que Daniel Garcia a ouvert le débat, invitant ses quatre intervenants à aborder la difficile question de l'avenir en prenant appui sur le tout récent ouvrage paru aux éditions du Cercle de la librairie, retraçant L'histoire de la librairie, auquel ses quatre invités ont d'ailleurs contribué.

Se référant largement à la loi Lang de 1981, ces derniers ont insisté sur l'évolution de l'image de la librairie et surtout sur la reconnaissance de son rôle de médiateur culturel. C'est sur cette conquête essentielle qu'ils ont abordé l'avenir et les possibilités pour la librairie de résister face au développement de nouvelles formes de concurrence avec Internet et le livre numérique.

Christian Thorel, qui a donné une allure de manifeste à son intervention lue avec solennité et conviction, a particulièrement insisté sur la dimension territoriale et physique de la librairie, et n'a pas caché son scepticisme sur le rôle qu'elle pourrait jouer en matière de téléchargement.

En fin de débat, les intervenants ont élargi le sujet en liant les questions de pérennité de la librairie à celles de l'édition et de la diversité culturelle.

Compte tenu, aujourd'hui, de l'impossibilité de définir l'avenir de la librairie, la table ronde, on le savait, ne visait pas à apporter des réponses mais plutôt à nourrir les réflexions et à circonscrire les problématiques. Objectif rempli.