La France bien représentée
Benjamin Diguerher, directeur des éditions Poursuite qui a fini sa première foire new-yorkaise "épuisé", a vu s'écouler la quasi-totalité de son stock d'ouvrages de photos. "On souhaitait montrer nos livres à un nouveau public. C'est un plaisir de voir combien les gens sont curieux et enthousiastes", se félicitait-il.
Evolution des formes
Venus présenter leur production, Charlotte de Mezamat et David Strettel, de la librairie indépendante new-yorkaise Dashwood Books, étaient aussi présents pour "faire [leur] shopping" et conclure des contrats avec des éditeurs. "Tout le monde prend la foire comme dead-line pour avoir fini ses plus beaux livres", soulignait la jeune femme, qui a remarqué au fil des allées de la foire "une sorte de retour aux formes artisanales". "Il y a de plus en plus d'artistes qui voient dans le livre une façon de s'exprimer", abondait Keith Gray de Printed Matter, soulignant une multiplication d'ouvrages autopubliés.
Mais les éditeurs de beaux livres et de catalogues d'expositions revendiquaient aussi au MoMa PS1 un renouvellement des formes, à l'image de l'Almine Rech Gallery, installée à Paris, Bruxelles, Londres et plus récemment New York. "Nous allons toujours plus loin que nos expositions dans les catalogues, en fonction des désirs de l'artiste et pour reconnaître au mieux son travail", détaillait ainsi Antoinette Jattiot, de l'antenne bruxelloise.
Une édition très politique
Première édition de la foire depuis l'élection de Donald Trump, cette 12e New York Art Book Fair était sans surprise placée sous le signe de l'engagement politique. Posters ridiculisant le président américain, slogans sans équivoques ("Impeach Trump", "God hates Trump"…), "il est dans toutes les têtes et j'ai vu beaucoup de projets autour de sa personne", analysait Ellen Robinson, de la galerie new-yorkaise Cheim & Read. Moins frontale, la programmation de conférences portait un message tout aussi engagé, avec un débat autour du livre de photos comme moyen de résistance, ou une discussion sur le pouvoir politique des collections de livres et magazines, "à une époque où la vérité est considérée comme subversive".