15 février > roman Inde > Amulya Malladi

A l’heure où la gestation pour autrui agite la sphère sociopolitique, Amulya Malladi explore ce thème à même la chair. Difficile de porter un jugement sur ces femmes en mal d’enfant. Priya prie pour tomber enceinte, mais en dépit des traitements adéquats, son corps la trahit obstinément. "Pourquoi ne renonces-tu pas, bon sang", lui assène son mari. "Il est temps de recommencer à vivre normalement." Un deuil inconcevable pour Priya, une Américaine d’origine indienne. Aussi voit-elle un ultime recours : faire appel à une mère porteuse.

Asha a un prénom prédestiné, puisqu’il signifie l’espoir. Déjà mère de famille, elle incarne a priori la candidate idéale. Cette jeune paysanne indienne est aux antipodes de Priya. Endettée jusqu’au cou, elle rêve d’offrir un meilleur avenir à sa progéniture. Il n’est pourtant pas anodin de "donner naissance au bébé de quelqu’un d’autre - le bébé d’un couple d’étrangers - quel effet ça lui ferait ? A quoi ressemblerait-elle après une telle expérience ?"

Un questionnement intense qui associe ses semblables au sein d’un même foyer. "Tu es juste une machine qui le fait grandir", lui rappelle l’une d’elles. Une pratique courante en Inde, pays d’où l’auteure est originaire. Celle-ci ne vise pas tant à dénoncer "un commerce" qu’à saisir le ressenti des femmes concernées, aussi opposées soient-elles. Et à poser la question : jusqu’où faut-il aller pour avoir un enfant ou pour y renoncer ? K. E.

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