Ils se sentent prêts : leur projet culturel et commercial s'est affiné, leurs compétences se sont enrichies, leurs tableaux financiers n'attendent plus que le montant du loyer et du droit au bail du futur local. Etape clé "sans laquelle on ne peut plus avancer", souligne Martin Peix, la recherche d'un nid douillet, 120 m2 souhaités, n'en demeure pas moins "éprouvante et complexe. C'est la première réelle difficulté que nous rencontrons. Il faut arbitrer entre le coût, l'emplacement, la taille de la vitrine, la superficie, l'état des lieux, le tout rapidement au risque de laisser passer une opportunité et sans pourtant se précipiter pour ne pas commettre d'erreur". Le libraire, qui a quitté son poste d'acheteur littérature chez Cultura le 1er mars, a visité depuis le début de l'année une dizaine d'emplacements, tous situés avenue Thiers à Bordeaux, entre la place Stalingrad et l'église Sainte-Marie. "C'est la zone que nous nous sommes fixée parce que chaude commercialement. Les pistes cyclables y passent, le tram s'y arrête et les trottoirs y sont larges." Outre des droits au bail "aléatoires" et des loyers dignes de Bordeaux centre, les locaux visités pèchent soit par leur exiguïté, 50 à 70 m2, soit par leur disposition. "C'est pourtant un facteur clé. 90 m2 bien agencés peuvent rivaliser avec 120 m2 mal boutiqués", assure Martin Peix, bien déterminé à ne pas laisser passer la prochaine belle occasion.