Le marché belge résiste

la librairie Pax à Liège © C. Andreucci

Le marché belge résiste

En Belgique, les ventes de livres en langue française ont progressé de 0,5 % en 2010, après une hausse de 1,6 % en 2009.

Par Catherine Andreucci
avec ca Créé le 15.04.2015 à 20h04

Après avoir reculé de 3,1% en 2008, le marché du livre de langue française en Belgique est reparti à la hausse : + 1,6 % en 2009 et + 0,5 % en 2010, pour un chiffre d'affaires global s'élevant à 264,3 millions d'euros en 2010. Ces données ont été établies par Cairn.info pour le service “Promotion des lettres” du ministère de la Communauté française de Belgique. Les dernières statistiques disponibles portaient sur l'année 2008.

Deux éléments viennent moduler ces résultats. D'une part, le taux d'inflation ayant été de 2,3 % sur la période considérée, “l'évolution en euros constants (soit après neutralisation de l'inflation) du marché du livre n'a donc pas augmenté et a même diminué très légèrement (- 0,1 %) sur les 24 derniers mois”.

D'autre part, ces données, qui ont été obtenues auprès des éditeurs et des diffuseurs opérant en Belgique, ne prennent pas en compte les ventes en ligne, considérables, réalisées par les internautes belges sur des sites étrangers. “On peut ainsi supposer que, si l'on sommait les ventes 'classiques' d'ouvrages telles qu'appréciées dans cette enquête, et ces ventes 'en ligne', la tendance serait, cette fois, assez nettement haussière, y compris en raisonnant en euros constants”, estiment les auteurs de l'étude.

Les différents secteurs éditoriaux ont évolué diversement sur la période 2008-2010. Après le recul de 2005-2008, les beaux livres et le pratique ont connu un rebond de + 11,9 %, surtout sous l'effet d'investissements marketing dans le pratique (les coffrets, par exemple). La jeunesse est elle aussi en forte progression (+ 8,2 %). Les sciences, techniques et médecine ont augmenté leur chiffre d'affaires de 3,4 %, tandis que le scolaire et parascolaire poursuivent leur redressement (+ 2,2 %), “du fait notamment des efforts destinés à réintroduire les manuels dans les écoles”.

Le poche reste stable (+ 1,6 %), tout comme les bandes dessinées (+ 0,2 %). La littérature accuse un léger repli (- 0,4 %), quand les sciences humaines accusent, elles, une baisse de 3,8 %. Enfin, les dictionnaires et encyclopédies décrochent de - 7,5 % et ne représentent plus que 3 % (en valeur) des ventes d'ouvrages de langue française en Belgique.

Les circuits de vente présentent eux aussi des résultats contrastés. Sur la période, le marché a en effet été marqué notamment par l'arrêt définitif, en 2009, de l'activité livre du grossistes AMP (Agences et messageries de la presse), ainsi que par l'ouverture d'une deuxième Fnac à Bruxelles en mai 2010.

Après un recul en 2008, les librairies de deuxième niveau ont progressé de 7,4 % en 2009 et 2010. Les librairies dites “succursalistes” (chaînes, enseignes...) ont vu leur activité croître de 4,7 %, et les librairies indépendantes de premier niveau sont à + 2,5 %. En revanche, les hypers et supermarchés stagnent.

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15.04 2015

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