Même si un livre numérique est un contenu qui peut théoriquement circuler et se vendre instantanément dans le monde entier, la réalité de ce marché reste très dépendante des conditions locales de marché selon une étude réalisée par Ruediger Wischenbart, consultant spécialisé, et qui sera présentée lors de la conférence Tools of change for publishing (TOC), le 12 octobre à la veille de l'ouverture de la foire de Francfort.

Cette synthèse d'une quarantaine de page en anglais analyse les deux premiers marchés de langue anglaise (Etats-Unis et Royaume-Uni), neuf marchés européens (Allemagne, France, Espagne, Italie, Suède, Pays-Bas, Autriche, Slovénie, Pologne) et deux pays émergents (Brésil et Chine).

S'il apparaît que, Chine mise à part, le développement de ces marchés est étroitement associé à la présence d'Amazon et d'Apple, avec leurs terminaux vedettes que sont le Kindle et l'iPad, ou de Google et dans une moindre mesure du canadien Kobo, il n'en reste pas moins que les conditions locales exercent encore une influence déterminante. En Allemagne, en France, en Chine souligne notamment Ruediger Wischenbart, il existe « une identité et une tradition culturelles distinctes, qui conditionnent un cadre national fort, favorisant l'émergence d'acteurs locaux, à la fois dans l'édition et la vente des livres, et aussi bien du côté des services que de l'innovation ».

L'étude identifie plusieurs critères de différenciation des marchés, parmi lesquels le cadre réglementaire, le taux de pénétration du livre en anglais (pour les zones non anglophones), les stratégies de prix concernant la diffusion de ces livres (en raison de l'abondance de l'offre), les premières habitudes et préférences engagées dans la lecture numérique, sans oublier la structuration du marché du livre papier.