Pour Lydie Zannini, directrice de la librairie du Théâtre à Bourg-en-Bresse, les jaquettes des livres se doivent avant tout d’être attrayantes afin d’amorcer le travail du libraire.

Quel est pour vous le secret d’une couverture réussie ?

C’est évidemment difficile de généraliser et, à chaque fois, cela dépend et du livre et du client. Mais en dehors des considérations subjectives, une couverture réussie accroche le regard, détonne, intrigue et amène finalement le client à prendre le livre en main, à le retourner et, encore mieux, à l’ouvrir. Cela facilite le travail du libraire qui, une fois cette démarche entreprise par le client, peut interférer dans le geste et amorcer la discussion.

Quelques exemples ?

Je pense notamment au Réveil du cœur de François d’Epenoux, chez Anne Carrière. Avec sa couverture orange, ce livre était voué à finir au pilon. L’ajout d’un bandeau, beaucoup plus évocateur puisqu’il figure un grand-père et un enfant, a poussé les gens à le regarder et a sans doute contribué à son succès. Il en va de même pour Dernier désir d’Olivier Bordaçarre chez Fayard. Le bandeau est venu contrecarrer la jaquette, terriblement moche. La couverture a vraiment un pouvoir considérable, du genre "ça passe ou ça casse".

Une mauvaise jaquette peut donc enterrer un livre ?

J’en suis persuadée. Un graphisme qui ne fait pas sens, qui n’évoque rien, peut bousiller un livre ou même une collection, comme "Fayard noir" il y a quelques années. Personne ne regardait les livres. C’est aussi ce qui est arrivé à Actes Sud quand ils ont voulu ressembler à Gallimard. Les gens ne prenaient plus leurs livres. Une maison doit faire très attention lorsqu’elle veut tout bouleverser alors qu’elle tient une ligne graphique identifiée. Cela peut se révéler dangereux.

Propos recueillis par Cécile Charonnat

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