La député, dans sa 17e proposition, veut ainsi « inscrire les droits culturels dans la constitution ».
Elle place le livre et la lecture parmi plusieurs de ses recommandations. « Dans cette période de la toute petite enfance, l’acquisition du langage et la progressive maîtrise de la langue sont des enjeux majeurs. C’est pourquoi, bien avant l’entrée à l’école et l’apprentissage de la lecture, le contact avec le livre doit être encouragé par tous moyens » peut-on lire dans le rapport.
Des livres pour les jeunes
Le rapport préconise ainsi, « Pour promouvoir le contact du livre dans les services publics fréquentés par les familles avec de jeunes enfants », de « déployer des « malles à lire » dans tous les lieux d’accueil de la petite enfance (crèches, PMI, établissements médico-sociaux) en partenariat avec les bibliothèques. »
De même, « Pour faire entrer le livre dans toutes les familles de France », la député veut « intégrer à la stratégie de lutte contre la pauvreté le dispositif « Premières Pages » existant seulement dans certains départements, qui offre à chaque naissance ou à l'adoption d'un enfant un lot constitué d'un album original, d'un guide à destination des parents et des conseils de lecture ».
Visibilité des bibliothèques
Les bibliothèques sont ainsi mises en avant dans les propositions n° 27 et 34. « Pour déployer les programmes de lecture publique sur tout le territoire, créer un programme prioritaire de construction de bibliothèques dans les 347 communes situées en quartier prioritaire de la ville qui en sont dépourvues, en orientant spécifiquement le concours particulier de la Dotation Générale de Décentralisation (DGD) sur ces projets » propose le rapport. Et « Pour que les bibliothèques puissent être mieux identifiées comme service public culturel », il suggère que les villes et intercommunalités adoptent « une signalétique commune. »
Présence des auteurs
Parmi les autres propositions, la député a retenu celle d’un passeport culturel pour les élèves de CM1 ou d’étendre le Pass Culture deux ans après la majorité des jeunes citoyens, tout en diversifiant « ses fonctionnalités pour un usage universel ».
Surtout, la proposition n°10 encourage la présence des créateurs au sein des établissements scolaires, notamment en faisant « parrainer chaque collège par un artiste ou un architecte du département et chaque lycée par un auteur (écrivain, essayiste, illustrateur…) » et en organisant « au moins une rencontre annuelle avec le parrain / la marraine ».
Alors que le rapport Racine alerte sur la précarisation des auteurs et que le CNL conditionne déjà ses aides aux manifestations à des rémunérations contractuelles pour les écrivains, Aurore Bergé dans proposition n°30 demande de « relever le plafond d’interventions des artistes auteurs à 20000 euros » et ainsi de « réaffirmer que les artistes auteurs doivent être rémunérés en droits d’auteur ».
Audiovisuel mis à contribution
Enfin, avec sa 41e proposition, le rapport n’oublie pas la promotion de la démocratisation culturelle et souhaite « renforcer l’offre et l’éditorialisation de programmes culturels aux heures de grande écoute », et notamment le livre et la culture scientifique. Selon Aurore Bergé, « l’audiovisuel public doit être le premier acteur culturel de notre pays ».
Mais le rapport ne dit jamais comment financer tout cela, alors que, à l’instar de l’audiovisuel public, les gouvernements successifs coupent dans les budgets.