Fin 2015, Livres Hebdo a mis en place un nouvel outil d’analyse du bilan de la rentrée littéraire. Il s’agit de mesurer chaque année la part des quelque 600 romans répertoriés à chaque rentrée qui parviennent à émerger significativement, en apparaissant, pour une ou plusieurs semaines, dans notre palmarès hebdomadaire GFK/Livres Hebdo des 50 meilleures ventes de romans (1).
Entre le 26 août et le 4 décembre, 46 des 560 romans français et étrangers publiés entre août et octobre 2016 (voir tableau) sont apparus au moins une fois parmi les meilleures ventes du rayon roman. Cela représente 8 % des parutions de la rentrée, comme l’an dernier. Cinq d’entre eux n’ont pas quitté la liste depuis 16 semaines.
Parmi ces 46 romans, on retrouve bien sûr les poids lourds de la rentrée, dont les textes étaient attendus et qui sont entrés dès leur parution dans le palmarès. On voit aussi se dessiner une deuxième vague de titres, qui trouvent une surface médiatique après le succès obligé des incontournables. Cette année, le prix Femina a permis de faire passer un cap à deux textes, celui de Marcus Malte qui, deux mois après sa parution, entre dans le palmarès pour ne plus le quitter, et celui de Rabih Alameddine.
Moins d’impact commercial
Cependant, la rentrée littéraire 2016 n’a pas eu le même impact commercial que celle de 2015. Les romans qui en relèvent ne représentent que 38 % de ceux qui ont figuré au moins une fois parmi les meilleures ventes de fiction pendant trois mois, contre un sur deux l’an passé. La rentrée 2016 a sans doute pâti d’une actualité polarisée sur plusieurs documents politiques. Les plus affectés par la faible ouverture du marché à la découverte sont les premiers romans, dont seuls 3 émergent contre 5 l’an passé.
Si l’on s’amuse à dessiner le portrait-robot de l’auteur à succès, il s’agirait pour cette rentrée d’un homme (2 auteurs sur 3, alors que l’an passé les romancières étaient plus visibles) de près de 53 ans (3 ans de moins qu’en 2015), écrivant en français (la rentrée étrangère a été moins exposée dans les meilleures ventes cette année) et publié, comme en 2015, par un éditeur du groupe Madrigall.
En termes de chiffres de ventes, d’après GFK, le prix Goncourt Leïla Slimani, le Goncourt des Lycéens et prix Fnac Gaël Faye et Amélie Nothomb composent le trio de tête.
(1) Voir LH 1066, du 11.12.2015, p. 22-25.