Sursis pour la librairie L'alinéa à Paris

Librairie L'alinéa

Sursis pour la librairie L'alinéa à Paris

Menacée d'expulsion le 6 janvier prochain, la librairie située dans le XIIe arrondissement, a obtenu un sursis jusqu'au 1er avril.

Par Vincy Thomas
avec vt Créé le 15.04.2015 à 20h04

La librairie L'Alinéa, rue de Charenton (Paris XIIe), est menacé d'expulsion par son adminstrateur de biens. La décision devait prendre effet le 6 janvier mais un sursis a été obtenu hier : l'administrateur et le libraire ont dorénavant jusqu'au 1er avril pour négocier une solution. Le premier n'a jamais donné de réponses aux propositions du deuxième : séparation de l'appartement à l'étage et du commerce au rez de chaussée et rachat des murs par son nouvel actionnaire, qui permettrait d'alléger le loyer.

Le loyer actuel est de 2 800 euros mensuels pour l'ensemble (commerce + appartement). Une charge trop importante pour le libraire Fabien Rajalu. Sa librairie réalise un chiffre d'affaires de 300 000 euros par an, avec 7 à 8 000 références.

Cependant, comme le souligne Arnaud Orain, Professeur d'économie à l'Institut d'études européenne, dans une tribune parue dans Libération hier (Sale temps pour les libraires) : "malgré des demandes répétées de conciliations (...) l'administrateur de biens n'a jamais souhaité entamer le début d'une discussion, poursuivant opiniâtrement son entreprise de liquidation de la librairie".

La situation semble cependant évoluer après un an de galère judiciaire et de calvaire financier. Le libraire a reçu hier la visite du Ministre de la Culture et de la Communication, Frédéric Mitterrand, accompagné de son cabinet. Le conseil d'arrondissement puis le Conseil de Paris avaient déjà été sensibilisés et avaient, chacun, voté un voeu. Un comité de soutien s'est aussi mis en place avec, concrètement, une pétition ayant déjà réuni 1 400 signataires.

Après un hiver 2010/2011 difficile financièrement, Fabien Rajalu a rattrapé tous ses retards de paiements, et ses crédits, liés aux investissements lorsqu'il a repris la librairie début 2006, sont arrivés à terme. Avec des aides de l'ADELC (Association pour le développement de la librairie de création), du CNL (Centre national du Livre) et de la Région île-de-France, en plus d'une ouverture de son capital à un "mécène", il a épuré ses dettes.

Mais Fabien Rajalu estime que le problème est beaucoup plus global : les marges des libraires, en plus de loyers qui explosent, sont trop faibles.


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