La hausse des ventes d'appareils de lecture électronique enregistrée aux Etats-Unis pendant la dernière période de fêtes de fin d'année a marqué un tournant majeur dans l'histoire du livre numérique, révèle une enquête du Book Industry Study Group (BISG) publiée le 29 avril.

La part des consommateurs de livres imprimés affirmant télécharger des livres électroniques a bondi de 5 % en octobre 2010, à près de 13 % en janvier 2011, selon le BISG. En outre, deux tiers des personnes utilisant un lecteur électronique ont indiqué être désormais passées exclusivement ou pour la majeure partie de leurs achats au livre numérique, abandonnant donc totalement ou presque le format papier.

“C'est un marché qui évolue très rapidement, et parvenir à en identifier les tendances de manière précoce est un élément clé pour s'adapter”, souligne le directeur général de BISG, Scott Lubeck, pour qui “cette étude est essentielle pour comprendre à la fois la vitesse du changement et sa signification pour tous les intervenants de l'industrie du livre”.

Les lecteurs américains qui téléchargent plus d'un titre par semaine ont massivement abandonné la lecture sur ordinateur pour privilégier celle sur tablette ou lecteur numérique. L'enquête montre que les lecteurs de fiction, qui représentent 20 % des achats de titres en ligne, préfèrent utiliser des appareils comme le Kindle d'Amazon ou le Nook de Barnes & Noble, tandis que les tablettes comme l'iPad d'Apple sont l'outil de prédilection des lecteurs de contenus interactifs comprenant des tableaux et des graphiques.

Malgré la baisse des ventes de livres reliés (hard cover), plus coûteux, les achats globaux de livres auraient connu une légère hausse au cours des six derniers mois, 44 % des sondés ayant déclaré des achats unitaires plus élevés alors que 34 % ont fait état d'une augmentation des dépenses globales sur une combinaison de livres imprimés et numériques.

L'attitude des consommateurs américains face à l'émergence du livre numérique fait l'objet d'une étude effectuée par le BISG depuis novembre 2009. Chaque mois, un nouvel échantillon de 3 000 personnes doit répondre à des questions sur ses habitudes de lecture.