Alors que s’opèrera de manière progressive le retour au bureau des 1800 collaborateurs de Madrigall à compter du 30 juin, le groupe d’édition s’apprête à organiser la transition vers le télétravail régulier qui prendra effet, selon l’accord-cadre, le 1er novembre 2021.
La mesure phare du texte concerne la possibilité pour les salariés d’opter, sur la base du volontariat, pour un à deux jours de télétravail par semaine. Entre le 1er juillet et le 31 octobre, ils seront ainsi invités à faire part de leur choix à l’occasion de leur entretien annuel, choix ensuite soumis à l’arbitrage de la direction. En cas de désaccord dans le suivi d’une demande d’accès au télétravail, une voie de recours paritaire est prévue, appelant les acteurs sociaux à proposer les solutions les plus adaptées. « Le principe est que le premier jour de télétravail est ouvert au plus grand nombre de collaborateurs, quand leur fonction le permet, précise Sébastien Abgrall, directeur des ressources humaines. Il y a des conditions supplémentaires pour accéder au deuxième jour de télétravail, notamment en lien avec l’effectif et la bonne marche des services. »
Au-delà de cette articulation d’un à deux jours, certaines situations individuelles dites « dérogatoires » seront accompagnées dans le cadre d’organisations en télétravail. Seront notamment concernées les femmes en situation de maternité, les collaborateurs domiciliés au-delà de temps de transport raisonnables et les personnels en situation de handicap.
Fournitures
Côté équipements, les investissements seront échelonnés. Les salariés télétravaillant deux jours par semaine seront les seuls à recevoir un deuxième écran en 2022. Suivront en 2023 et 2024 les collaborateurs en télétravail un seul jour par semaine qui en exprimeraient le besoin. Des impératifs métier sont aussi pris en compte : un casque sera fourni aux personnes passant beaucoup de temps au téléphone ; les métiers du chiffre (finance, gestion du stock…) seront équipés d’un pavé numérique. Enfin, sous réserve de justifier d’un certificat médical circonstancié au télétravail, une demande de siège ergonomique pourra aussi être transmise aux ressources humaines. En coopération avec les services de médecine du travail, la direction des ressources humaines s’engagera par ailleurs sur la prévention des risques liés spécifiquement aux postures de travail en télétravail.
L’accord prévoit également la prise en charge des frais générés par le télétravail, sur la base d’un forfait de 2,5 euros par jour télétravaillé, porté à 4 euros par jour pendant la période hivernale (du 1er novembre au 31 mars), en lien avec l’augmentation des consommations d’énergie.
L’aspect qualité de vie en télétravail n’est pas oublié : le groupe met en place une charte de la déconnexion corrélée à la détermination de plages d’accessibilité par mail, sur une amplitude de principe entre 8h et 21h. Un dispositif de veille est également prévu pour assurer le suivi des collaborateurs en situation de télétravail et les accompagner en cas de difficultés éventuelles. Enfin, Madrigall modernise ses outils de communication et mettra en places des panneaux d’affichage virtuels accessibles via l’intranet pour permettre aux collaborateurs en télétravail de consulter les informations de la direction et des organisations syndicales.
Un accord bien perçu
Les organisations représentatives du personnel se montrent globalement satisfaites de l’accord. « Les points centraux de la négociation ont été le volontariat et la réversibilité du télétravail, souligne Eric Froment, de la CGT/Gallimard. Il nous a semblé important aussi de ne pas dépasser le seuil de principe de deux jours de télétravail par semaine, au-delà duquel les conséquences en termes de réaménagement des espaces pourraient commencer à se faire sentir. »
« Nous avons tenu à éviter tout mélange entre télétravail et partage des espaces, confirme Martine Prosper, secrétaire générale CFDT Livre-Edition chez Flammarion. Les discussions n’ont porté que sur le télétravail, à propos duquel nous avons insisté pour qu’il repose sur le seul volontariat et soit bien réversible. »
Un discours entendu par la direction de Madrigall même si le sujet du réaménagement des espaces en lien avec des taux d’occupation en baisse n’est pas éludé à moyen terme. « Sur l’aménagement des espaces de travail, du ressort des prérogatives de l’employeur, nous nous adapterons par étapes et guidés par le bon sens », rassure Sébastien Abgrall.
Autre point de consensus entre syndicats et direction, la durée de l’accord fixée à trois ans. « Un accord est toujours mieux suivi quand il a une échéance, décrypte Martine Prosper. Tout le monde a intérêt à le faire vivre et à l’ajuster. » Une clause de revoyure fixée au 30 mars 2022 sera à ce titre l’occasion de faire un premier bilan.