Maurice Pialat n’a pas eu le temps de le faire avant sa mort en 2003, c’est donc à 89 ans que Jean Becker offre la première adaptation des Volets verts de Georges Simenon, sur le dernier scénario de Jean-Loup Dabadie, décédé en mai 2020. Le film sort au cinéma le 24 août, avec Gérard Depardieu, Fanny Ardent et Benoit Poelvoorde en têtes d’affiche. Écrit il y a plus de 70 ans, ce roman de Georges Simenon dépeint un personnage hors du commun, un comédien au succès indémontable qui est amené à faire un retour sur lui-même à la faveur d’une mauvaise nouvelle de santé.
« Analogie entre Depardieu et le personnage de Simenon »
Toute ressemblance avec un acteur existant serait fortuite. Pourtant, de tous aujourd’hui, Gérard Depardieu semble prédisposé à camper le héros de Simenon, Émile Maugin. Dans le film, le héros est rebaptisé Jules et cherche le sens de sa vie dans les pas de Jeanne, interprétée par Fanny Ardent. Le duo a été à l'affiche d'une dizaine de films dont le culte "La Femme d'à côté" (1981) de François Truffaut. « Gérard est l’acteur avec lequel je préfère jouer parce qu’avec lui rien n’est décidé », a confié l’actrice au Point. Le monstre sacré du cinéma français avait déjà été approché par Pialat pour camper le rôle de Maugin, il y a vingt ans. Fan de l’auteur, il s’est déjà installé dans les habits du Commissaire Maigret, autre adaptation du belge sorti en début d’année. "J'ai relu le roman qui décrivait un acteur tyrannique et antipathique", confie à l'AFP Jean Becker.
"Le portrait qu'en a fait Dabadie est plus humain, mais avec une existence tout aussi survoltée à la scène comme à la ville". A l'époque, "dans la préface, Simenon se défend d’avoir voulu faire le portrait d’une célébrité de l’époque. C’est simplement l’idée qu'il se faisait de la fin de la vie d’un grand acteur", ont souligné les producteurs, Michèle et Laurent Pétin, auxquels Depardieu a soufflé l'idée du film après le décès de Maurice Pialat. "Difficile de ne pas penser faire une analogie entre Depardieu et le personnage de Simenon", confirme Jean Becker. "A la fin de la projection de travail, Gérard est resté prostré dix minutes", raconte-t-il. Le fils de Jacques (1906-1960), né en 1933, travaille déjà sur une prochaine œuvre, un huit clos sur l’univers des marins…