BILAN 2011

Les Rencontres nationales de la librairie indépendante à Lyon en mai 2011.- Photo OLIVIER DION

Dans un contexte économique et commercial plus que maussade, les libraires indépendants ont fait preuve d'une belle combativité en 2011. Tout d'abord, après plusieurs années d'études, débats et tergiversations, ils ont lancé début avril leur portail collectif de vente sur Internet, 1001libraires.com, même si celui-ci a démarré dans la douleur (1). Surtout, un mois et demi plus tard, en mai, ils ont tenu, pour la première fois, des Rencontres nationales qui ont sensibilisé les éditeurs, les diffuseurs et les pouvoirs publics à la fragilité de la librairie, et qui commencent à porter leurs fruits (voir p. 14). Au niveau individuel aussi, le volontarisme était de mise. En témoignent les transmissions dont celles de Lucioles à Vienne et du Scribe, rebaptisé La Femme renard, à Montauban, ou encore l'accord conclu pour la reprise en 2013 d'Atout-Livres à Paris (11e). Il en va de même pour les rénovations et les agrandissements. Tandis que Le Chat pitre à Fécamp et Le Genre urbain à Paris (20e) ont doublé leur surface de vente, Ravy à Quimper l'a carrément triplée en s'installant sur 1 000 m2 dans une nouvelle galerie commerçante. Autre signe rassurant pour la profession : le nombre d'ouvertures a cette année encore été élevé et a presque compensé le nombre de fermetures, estime Mathias Echenay, à la tête du CDE. Au cours de l'année, Livres Hebdo a relevé une trentaine d'ouvertures de points de vente indépendants pour 25 fermetures. Confirmant cette quasi-parité, deux événements d'importance se détachent : l'ouverture de Passion Culture sur 1 400 m2 à Orléans sous la houlette d'une professionnelle, Sylvie Champagne, et l'annonce de la fermeture pour début 2012 de Castela à Toulouse.

Offensive

Côté enseignes l'année 2011 a surtout été marquée par la vente de DirectGroup France (France Loisirs, Le Grand livre du mois et Chapitre) au fonds d'investissement américain Najafi, qui l'a rebaptisé Actissia. En revanche, la Fnac cherche toujours un repreneur. Sous la conduite de son nouveau président, Alexandre Bompard, elle affiche une politique de développement offensive avec, en 2011, l'ouverture de 5 magasins en France et la conclusion d'un partenariat avec Lagardère Services pour déployer des magasins de petite taille dans les lieux de transport. De son côté, Leclerc a continué d'étendre son réseau d'espaces culturels avec 12 nouveaux points de vente, tandis que le Furet du Nord est sorti de sa région historique pour s'installer à Arcueil. Des réductions de voilure ont été enregistrées chez Virgin et chez Actissia, qui ont toutes deux fermé des magasins, respectivement à Saint-Denis et au Louvre, et à Ivry, Saint-Nazaire et Montélimar.

Un bilan qui, s'il montre la résistance de la librairie, témoigne aussi de sa fragilité.

(1) LH 890 du 16.12.2011, pp. 12-15.

05.03 2015

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