La statue est le premier monument parisien consacré à la bande dessinée. Il n’existe dans la capitale "aucun monument, aucune institution rendant hommage à cet art majeur", ont déploré les responsables de l’Institut Goscinny. A une semaine de l’ouverture du festival d’Angoulême qui doit lancer la manifestation BD 2020 souhaitée par le ministère de la Culture, l’inauguration de la statue marque donc une première étape dans la reconnaissance du secteur, même si René Goscinny a déjà une rue à son nom près de la BNF François-Mitterrand, dans le 13e arrondissement.
Un hommage au 9e art
La statue mesure trois mètres de hauteur et repose sur un cube évidé, laissant apparaître cinq livres rangés comme dans une bibliothèque, sur lesquels on peut redécouvrir les noms des personnages légendaires créés par René Goscinny mais aussi ceux de ses coauteurs et dessinateurs Uderzo, Morris, Sempé, Tabary et Cabu. Le petit Nicolas, quant à lui, est sur son épaule, Astérix dans sa paume droite, Iznogoud dans sa poche extérieure et Lucky Luke se tient debout à côté de son mollet gauche.
La maire de Paris Anne Hidalgo, mais aussi la fille unique du scénariste, Anne Goscinny, les dessinateurs Jul et Sempé, la veuve de Cabu, ou encore Stéphane Beaujean, directeur artistique du Festival international de BD à Angoulême, étaient présents pour cet événement.
"Astérix est à moitié juif ashkenaze"
Au cours de la cérémonie, Anne Goscinny a prononcé un discours émouvant à l’attention de ses deux enfants, Simon et Salomé, en référence aux commémorations du 75e anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz qui se tiennent actuellement. "N’oubliez jamais qu’Astérix, l’un des symboles de la France dans le monde est à moitié juif ashkénaze", a t-elle insisté.
Des racines auxquelles la maire de Paris a également fait référence dans son discours. Selon elle, René Goscinny était aussi "un Parisien qui, comme beaucoup de Parisiens, puisait ses racines ailleurs, en Europe de l'Est". De ses origines juives ashkenazes "dont il ne parlait pas beaucoup", l'auteur a su, pour l'élue, "faire une question omniprésente dans son œuvre."